Battling Jabeur établit une nouvelle référence pour le tennis arabe

Hammam Sousse (Tunisie) (AFP) – Une défaite en deux sets aux mains de Sofia Kenin mardi n’était guère le scénario que méritait Ons Jabeur, mais le passage du Tunisien aux quarts de finale de l’Open d’Australie est déjà l’une des histoires de la tournoi.

L’athlète de 25 ans, qui entrera dans le top 50 mondial après cette manche, a défait Johanna Konta et Caroline Garcia avant de mettre un terme à la brillante carrière de l’ancienne championne Caroline Wozniacki.

La victoire sur Wang Qiang au quatrième tour a fait de Jabeur le premier joueur du monde arabe à atteindre les huit derniers d’un Grand Chelem à l’ère Open.

“Je pense que j’ai prouvé que je peux être en quart de finale d’un Grand Chelem, même si j’ai beaucoup de choses à améliorer, probablement physiquement et mentalement certaines choses, bien sûr”, a déclaré Jabeur après son 6-4 6- 4 défaite à Kenin.

“Je me suis prouvé que je pouvais faire beaucoup de grandes choses. Je suis heureux d’avoir joué de cette façon. Je sais que parfois je suis dur avec moi-même, mais je pense que je pourrais faire mieux, surtout avec les moments où c’est gentil de dur et stressant.

“Avec plus d’expérience, je pourrai mieux gérer la pression.”

Ses exploits sont allés plus loin que le monde du tennis établi, faisant les gros titres à la maison – où l’engouement sportif a été largement limité au football – et témoignant d’un appel téléphonique de soutien du président tunisien Kais Saied qui l’a décrite comme “un exemple pour les femmes et les jeunes” gens”.

“Chaque swing de sa raquette honore le drapeau tunisien”, a-t-il déclaré.

– Café à Roland Garros –

C’est loin de la petite ville de Hammam Sousse, près de la station balnéaire de Sousse, où Jabeur a pris une raquette pour la première fois à l’âge de trois ans.

Après un passage dans un club, elle a rejoint un centre de promotion du tennis dans son école dirigée par Nabil Mlika qui l’a entraînée à partir de quatre ans jusqu’à 13 ans.

“Ons se démarque avant tout par son talent et sa volonté de gagner”, a expliqué Mlika à l’AFP.

À l’âge de 10 ans, elle visait déjà de nobles objectifs.

“A plusieurs reprises, elle a dit à sa mère: ‘Un jour, je vais te prendre un café à Roland Garros'”, raconte Mlika.

“Je l’ai pris comme une blague mais il semble qu’elle était très sérieuse. C’est magique.”

À l’époque, son club n’avait pas d’installations, ce qui signifiait une formation sur les courts des hôtels voisins. Aujourd’hui, les enfants se réunissent l’après-midi sur 10 courts, le nom d’Ons Jabeur sur les lèvres de chaque jeune joueur.

Agé de 12 ans, le prodige a rejoint les meilleurs athlètes du pays à l’école des sports d’El Menzah à Tunis.

“Ons avait un don technique exceptionnel”, explique l’ancien directeur technique de la fédération tunisienne Hichem Riani.

“Elle était très vivante, dynamique, amicale et sociable avec un grand sens de l’humour.”

Son ancien collègue Mehdi Abid se souvient d’un enfant qui, ayant toujours dominé les autres filles, aimait s’entraîner avec des garçons.

“Une fois, elle a participé à un tournoi masculin et a remporté des matchs, ce qui a démoralisé certains joueurs, ennuyés d’être battus par une fille”, explique Mehdi.

– Percée du Grand Chelem –

En 2011, à l’ombre de la révolution du jasmin qui a apporté la démocratie en Tunisie, Jabeur, 16 ans, a remporté le championnat junior à l’Open de France, une victoire qui reste son “meilleur souvenir du tennis”.

Elle a été la première gagnante nord-africaine d’un Grand Chelem junior.

Le café était bon.

Six ans plus tard, elle se démarque à nouveau sur terre battue parisienne, devenant la première femme d’un pays arabe à se qualifier pour le troisième tour d’un Grand Chelem.

Elle a dû le faire à la dure, en battant la Slovaque Dominika Cibulkova qui était classée septième au monde à l’époque.

Maintenant, son odyssée australienne a fait de Jabeur la première joueuse arabe à atteindre les huit derniers de la finale. L’Égyptien, Betsy Abbas, a atteint les quartiers de Roland Garros en 1960, mais c’était avant l’ère Open.

Jabeur a quitté la Tunisie à l’âge de 16 ans, mais elle était de retour chez elle pour se préparer à Melbourne aux côtés de son entraîneur Issam Jalleli et de son mari et entraîneur de fitness Karim Kamoun.

Elle espère que son succès inspirera une nouvelle génération de joueurs de tennis.

“Ons représente toute l’Afrique et personnellement, cela m’inspire beaucoup”, explique Elyes Marouani, 17 ans.

“Ce qu’elle a accompli me pousse à travailler davantage et m’a appris à ne jamais abandonner.”

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*