REPORTAGE – Cigarettes et babioles en tout genre, les vendeurs à la sauvette occupent l’espace public illégalement, dans un curieux cache-cache avec les forces de l’ordre.
Au cœur du quartier Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, les nuisances régulières du métro aérien couvrent sans peine les cris des honnêtes primeurs du marché Lariboisière. «Banane, un euro, m’sieurs dames!», scandent-ils, visiblement décidés à écouler leurs stocks. Quelques mètres plus loin, s’extirper de la station Barbès-Rochechouart devient de plus en plus difficile. Une des sorties a été fermée à cause des vendeurs à la sauvette, qui avaient pour habitude de s’y introduire. À l’unique sortie encore ouverte, côté boulevard Rochechouart, des dizaines d’hommes en jean et veste en faux cuir errent à la recherche d’un badaud à alpaguer. Il suffit d’un regard dans leur direction pour qu’ils tentent leur chance. «Cigarettes?», propose l’un d’eux. Pourquoi pas, laissons-nous tenter.
D’un sac-poubelle grisâtre dissimulé par son collègue, le jeune Tarik* sort quelques paquets de fausses Marlboro. On peut y distinguer des inscriptions en arabe, ainsi que les couleurs rouges et blanches