Joachim Son-Forget, le député par qui le scandale est arrivé


Il est le premier – et le seul – parlementaire à l’avoir relayé. Jeudi, à 18 heures 15, le député (ex-La République en marche, LREM) Joachim Son-Forget publie sur Twitter le lien du site renvoyant vers les images privées à caractère sexuel attribuées à Benjamin Griveaux, alors que l’adresse circule encore peu sur les réseaux sociaux. Le lendemain matin, vendredi, le prétendant LREM à la mairie de Paris annonce renoncer à sa candidature.

Indignation sincère ou feinte? Le lien est accompagné de ce texte, écrit par l’élu des Français de Suisse et du Liechtenstein: «J’espère que ces vidéos sexuelles affligeantes incriminant Benjamin Griveaux et une jeune femme seront démenties par l’intéressé et son équipe, car une telle diffamation serait extrêmement grave dans la campagne pour Paris».

Jusqu’à deux ans et 60.000 euros d’amende

Le député s’est justifié vendredi: il aurait voulu «prévenir» le candidat LREM, a-t-il précisé au Parisien , réfutant toute intention de lui «nuire». Il s’agissait, jure-t-il, de «dénoncer les méthodes employées» et de «protéger les victimes de lynchage». Problème: en vertu du droit au respect de la vie privée, la diffusion – tout comme la captation – sans consentement d’images pornographiques privées est punie de deux ans d’emprisonnement et 60.000 euros d’amende maximum.

Sur les réseaux sociaux, Joachim Son-Forget signe là une énième publication controversée. Élu pour la première fois en 2017, le médecin surdiplômé, âgé de 36 ans, d’abord travailleur et discret, a fini par devenir coutumier des provocations en ligne. En décembre 2018, il attaque la sénatrice (Europe Écologie-Les Verts) Esther Benbassa sur Twitter dans un tweet jugé sexiste, puis se complaît dans une série de tweets inclassables – là, il apparaît en personnage de dessin animé dans un photomontage ; ici, il tire avec un fusil de sniper. Il s’agit de montrer «la stupidité des réseaux sociaux», expliquera-t-il plus tard à Libération .

Candidat à la présidentielle

Pris de court, le groupe LREM lui envoie une lettre d’avertissement. De lui-même, le député en claque la porte et crée son propre mouvement, «Valeur absolue», décrit comme «libéral, patriote et européen». Le groupe UDI l’accueillera dans ses rangs pendant onze mois, jusqu’à une autre publication, en décembre 2019, toujours sur Twitter: une photo avec l’ex-députée Front national Marion Maréchal.

Depuis, le franco-kosovar, désireux de s’inscrire «dans un cheminement ouvertement de droite», a déclaré mercredi sa candidature à la présidentielle sur le plateau de l’émission «Touche pas à mon poste», sur C8. Et tenté de recruter, comme assistant parlementaire, l’ex-chargé de mission de l’Élysée Alexandre Benalla. Deux objets de fierté à ses yeux, abondamment relayés sur son compte Twitter.

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