la Chine tente de traiter les malades avec le sang des patients guéris


Les autorités de santé chinoises ont demandé lundi aux personnes guéries du coronavirus de donner leur sang afin d’en extraire le plasma pour soigner les malades qui sont encore dans un état grave. Les laboratoires pharmaceutiques sont engagés dans une course contre la montre pour élaborer un traitement et un vaccin contre cette maladie qui a déjà infecté plus de 70.500 personnes et en a tué au moins 1770 en Chine.

Le plasma des anciens patients qui avaient été infectés par le virus provoquant l’épidémie de COVID-19 contient des anticorps qui pourraient permettre de diminuer la charge virale chez les malades sévèrement atteints, a indiqué lors d’un point de presse un responsable de la Commission nationale de santé. «Je voudrais demander à ceux qui ont guéri de donner leur plasma. Ce faisant ils redonneraient espoir aux malades encore gravement atteints», a déclaré Guo Yanhong. Onze patients hospitalisés à Wuhan, l’épicentre de l’épidémie, ont reçu des transfusions de plasma la semaine dernière, a précisé Sun Yanrong, du Centre biologique du ministère des Sciences et Technologies. «L’un d’entre eux est déjà rentré chez lui, un autre a été capable de se lever et de marcher et les autres sont en voie de guérison», a-t-elle ajouté.

«Seul le plasma sera prélevé»

Cet appel intervient au lendemain de l’annonce par un laboratoire d’Etat de résultats positifs lors d’essais cliniques effectués dans un hôpital de Wuhan. Le China National Biotec Group a assuré dans un post sur le réseau WeChat que des malades qui avaient reçu des transfusions de plasma avaient vu leur état «s’améliorer dans les 24 heures». «Des essais cliniques ont montré les transfusions de plasma (de malades guéris) sont sans danger et efficaces», a ajouté Mme Sun. Les donneurs seront testés pour vérifier qu’ils ne peuvent transmettre le virus, a précisé Wang Guiqiang, chef de service au Peking University First Hospital. «Seul le plasma sera prélevé», a-t-il ajouté. «Les autres composants du sang, dont les globules rouges et les plaquettes, seront restitués aux donneurs».

À Genève, le directeur des programmes d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, a expliqué que l’utilisation du plasma d’anciens patients «s’est avérée efficace» pour certaines maladies, soulignant toutefois que cette pratique n’est pas toujours couronnée de succès. «Nous allons devoir examiner comment il est utilisé, quels sont les patients les plus susceptible de bénéficier de son utilisation, (et) à quel moment de la maladie cette pratique apporte un bénéfice», a-t-il relevé, en conférence de presse à Genève. À ses côtés, la Dr Sylvie Briand, directrice du département Préparation mondiale aux risques infectieux à l’OMS, a appelé à la prudence car «avec les produits sanguins vous pouvez transmettre d’autres maladies», soulignant l’importance de suivre les protocoles.

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