GRAND DÉCRYPTAGE – Indispensable pour faire fonctionner les États et les entreprises, la finance a grossi dans des proportions considérables en quelques décennies.
Le mot est souvent utilisé, rarement défini. C’est un mot-valise, dont on comprend qu’il ne dit rien de bon. La «financiarisation» de l’économie serait l’un des grands maux du monde contemporain. Les anticapitalistes l’associent à la mondialisation et au néolibéralisme.
En France, on bat le pavé contre les réformes qui «financiarisent» nos retraites, l’hôpital ou l’école, et on saccage le siège de BlackRock, premier gestionnaire d’actifs de la planète, symbole de cette financiarisation. Et à l’autre extrémité du spectre de notre société, de grands patrons dénoncent ce capitalisme financiarisé qui les empêcherait, disent-ils, de faire leur métier d’industriels.
Le poids de la finance
Deux évolutions caractérisent la financiarisation: la croissance du volume des actifs financiers et le déplacement massif du financement des entreprises et des États vers les marchés financiers. Mesurée par l’addition de tous les actifs financiers (actions, obligations, crédits, comptes à vue et à terme), la finance