où en est la situation en France ?

A ce jour, douze cas ont été recensés en France. L’un d’eux, un Chinois de 80 ans, est mort.

C’est encore et toujours “la priorité numéro 1” du ministère de la Santé. Le nouveau ministre Olivier Véran a évoqué l’épidémie de Covid-19 lors de la passation de pouvoir avec Agnès Buzyn, lundi 17 février. A ce jour, douze cas ont été recensés sur le sol français, six personnes restent hospitalisées et un patient est mort. Franceinfo récapitule la situation dans l’Hexagone.

Que sait-on du patient décédé ?

Il s’agissait d’un touriste chinois de 80 ans qui “avait d’autres antécédents, des problèmes médicaux”, a expliqué sur franceinfo Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat. Originaire de la province de Hubei, cet octogénaire a été hospitalisé en France alors qu’il se trouvait déjà dans un état grave, le 25 janvier. “Ensuite, ça s’est aggravé et on n’a pas pu faire autrement que de constater le décès.”

Mais comment expliquer que ce patient ait été placé à l’isolement une dizaine de jours après son arrivée en France ? “Il n’avait pas vraiment de signes respiratoires au départ et parce qu’il ne venait pas de la ville de Wuhan, le foyer et l’épicentre de l’épidémie”, répond Yazdan Yazdanpanah. Ce dernier assure toutefois qu’une prise en charge immédiate “n’aurait rien changé pour lui”.

Combien de patients sont guéris ?

Cinq patients sont guéris et sortis de l’hôpital. Il y a d’abord eu un couple de trentenaires chinois originaires de Wuhan dont la guérison a été annoncée par Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, mercredi 12 février. Ce dernier a évoqué un “protocole extrêmement sûr” avant leur sortie. Il faut notamment “deux tests négatifs” en 24 heures permettant de prouver que les patients ne sont plus contagieux.

Jeudi, un patient de 48 ans a pu sortir à son tour après 22 jours d’hospitalisation à Bordeaux. Cet homme originaire de Chine, rentré en France le 22 janvier, était notamment passé par Wuhan. Il avait été hospitalisé le lendemain après s’être présenté à SOS Médecins avec de la toux et de la fièvre. La confirmation de sa contamination avait été annoncée le 24 janvier. L’équipe médicale a annoncé que ce patient avait été traité avec du remdesivir, un antiviral “prometteur”.

Un médecin libéral a également été déclaré guéri après avoir été contaminé par un patient chinois, parti ensuite à Taïwan, où il avait déclaré la maladie. Hospitalisé à la Pitié Salpêtrière du 30 janvier au 14 février, ce praticien quinquagénaire est à ce jour le premier cas avéré de transmission sur le sol français. Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses, a expliqué à France 2 que ce patient avait suivi un traitement expérimental, basé sur des molécules utilisées “dans d’autres maladies virales”.

Enfin, un enfant qui a pu quitter le CHU de Grenoble “guéri”, a indiqué pour sa part Olivier Véran, nommé dimanche soir ministre en remplacement d’Agnès Buzyn. Il s’agit de l’un des six Britanniques contaminés fin janvier par un compatriote de retour de Singapour à l’occasion d’un séjour dans un chalet aux Contamines-Montjoie, dans les Alpes.

Qui sont les autres patients hospitalisés ?

D’après Olivier Véran, le nouveau ministre de la Santé, la fille du patient décédé, une femme chinoise de 50 ans dont la contamination avait été annoncée le 29 janvier, devrait pouvoir sortir prochainement de l’hôpital Bichat.

“Elle va bien aujourd’hui, elle est guérie, les tests montrent qu’elle n’est plus contagieuse. On peut tout-à-fait envisager sa sortie très prochaine”, a assuré le ministre après l’avoir rencontrée. On ne sait pas si elle était arrivée en France déjà malade ou si le virus lui a été transmis par son père sur le sol français.

Quatre autres Britanniques ont donc été hospitalisés dans la région lyonnaise après avoir été contaminés par le même homme : un compatriote de retour de Singapour, qu’ils avaient côtoyé dans un chalet des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), où il avait séjourné quelques jours fin janvier. Un cas supplémentaire a été confirmé le 15 février, toujours en lien avec ce “cluster”, un regroupement de cas autour d’un “cas initial”.

Ces derniers cas constituent des cas secondaires, puisqu’ils ont été infectés en France par un autre patient infecté. En revanche, Jérôme Salomon s’est félicité de l’absence de “cas tertiaire en France”, c’est-à-dire de nouveaux cas contaminés par des cas secondaires et susceptibles de révéler l’apparition d’un foyer épidémique. Le directeur général de la Santé a jugé cette information “importante” car elle montre qu’à ce stade, les mesures mises en place ont permis d’évoter la propagation rapide du virus.

Quel est le dispositif en France ?

Avant son départ du ministère, Agnès Buzyn avait vanté la solidité du “dispositif opérationnel de gestion du coronavirus”, qui permet d’identifier et d’isoler les cas confirmés, puis d’enquêter sur les personnes les ayant cotoyés. A ce stade, toutefois, il n’y a pas d’épidémie du nouveau coronavirus en France et le virus ne circule pas” dans le pays, avait précisé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, début février. En l’absence de “chaîne de transmission”, il n’y a donc “aucune mesure particulière à prendre pour le grand public”.

Pour autant, les autorités préfèrent anticiper une éventuelle détérioration de la situation. Agnès Buzyn a ainsi déclaré que la France devait “préparer [son] système de santé à faire face à une éventuelle diffusion pandémique du virus et donc à une circulation du virus sur le territoire national”. C’est la raison pour laquelle une “réunion de mobilisation du système de santé” est prévue mardi au ministère de la Santé en présence d’une cinquantaine de professionnels hospitaliers et de santé.

Que recommandent les autorités ?

Le ministère des Affaires étrangères déconseille toujours les voyages vers la Chine, “sauf raison impérative”, et recommande aux Français installés dans le pays de regagner le territoire national. Les citoyens rapatriés de Wuhan par avion ont été placés en quarantaine sur un site spécialement aménagé pour l’occasion. Un premier groupe de 181 personnes a déjà pu quitter le centre de vacances de Carry-le-Rouet, et quelque 120 personnes ont également commencé à recouvrer la liberté depuis dimanche.

Par ailleurs, les personnes qui rentrent de Chine doivent respecter certaines consignes pendant deux semaines. Il leur est demandé de surveiller leur température deux fois par jour, de porter un masque chirurgical, de se laver régulièrement les mains et de ne pas fréquenter de grands rassemblements ou des lieux où se trouvent des personnes fragiles.

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