Qui est Piotr Pavlenski, l’activiste qui revendique la publication des vidéos intimes de Griveaux?

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Il est l’homme par qui le scandale arrive. L’activiste de nationalité russe Piotr Pavlenski a revendiqué jeudi soir auprès du journal Libération la diffusion de vidéos et messages à caractère sexuel attribués à Benjamin Griveaux. Lesquelles seraient à l’origine du retrait de sa candidature à la mairie de Paris. Ce performer, très controversé, aurait déclaré tenir ces contenus d’une «source» qui «avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux». Avec son goût aiguisé de la provocation, il promet d’ailleurs qu’il n’en est qu’au début de ses révélations.

Mais qui est vraiment Pavlenski. Un artiste? Plutôt un activiste russe, proche des Pussy Riots, devenu célèbre après avoir défié régulièrement le Kremlin. En 2017, il affirmait être menacé de dix ans de camp dans son pays sur de fausses accusations. Après s’être réfugié en France pour, dit-il, fuir ces menaces, il y obtient en mai de cette même année l’asile politique en France auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

«Quel soulagement! Quelle fierté», réagissait alors auprès du Figaro Me Dominique Beyreuther Minkov, l’avocate de l’artiste et de sa compagne Oksana Chaliguina. L’Ofpra s’était en revanche refusé à tout commentaire, rappelant qu’il ne communiquait jamais sur ses décisions. Piotr Pavlenski et Oksana Chaliguina sont arrivés à Paris en janvier 2017. Ils estimaient à l’époque que s’ils étaient restés en Russie, ils auraient été condamnés et envoyés dans un camp en vertu de l’article 132 du Code pénal pour violences à caractère sexuel.

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Piotr Pavlenski, âgé aujourd’hui de 35 ans, s’était rendu célèbre pour avoir arrosé d’essence et incendié les portes du siège de l’ex-KGB et s’être cloué la peau des testicules sur les pavés de la place Rouge. Il s’était aussi cousu les lèvres en soutien aux Pussy Riot, un groupe de jeunes femmes condamnées à deux ans de camp pour avoir «profané» la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou au cours d’une «prière punk» qui critiquait ouvertement le président Vladimir Poutine. «Je pratique l’art politique (…). Ce que je dénonce, c’est l’individu réduit à l’état de bétail par l’État, la propagande et les instruments du pouvoir», déclarait-il alors.

«Fausse déclaration»

Piotr Pavklenski et sa compagne à Paris en janvier 2017. MARTIN BUREAU/AFP

En juin 2016, l’artiste avait été condamné à une simple amende, une décision d’une rare clémence dans le contexte politico-judiciaire russe – après toutefois sept mois de détention – pour avoir «endommagé» la Loubianka, siège historique des services de sécurité russes. En décembre, la justice russe l’a rattrapé, cette fois sur des accusations d’agression sexuelle portées par une actrice du théâtre moscovite teatr.doc, connu pour ses pièces aux thèmes très politiques, selon des médias russes.

Des accusations qu’il a contestées farouchement. «Je ne sais pas quel est l’intérêt de la personne qui a fait cette fausse déclaration mais en l’occurrence elle est très utile au pouvoir qui peut de cette façon nous exclure de notre champ d’action», accusait à son tour l’artiste. Sa compagne, 37 ans, qui s’occupe d’une maison d’édition dédiée à «l’art politique», Polititcheskaïa Propaganda (Propragande Politique), était aussi visée par ces poursuites. Piotr Pavlenski et Oksana Chaliguina ont raconté avoir été interpellés à l’aéroport de Moscou au retour d’un voyage à Varsovie, le 14 décembre, et s’être vus alors notifier les accusations d’agression sexuelle.

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Piotr Pavlenski avant son procès en 2008, en Russie. MAXIM ZMEYEV/X90168

«Acharnement psychiatrique»

«On nous a expliqué qu’on avait en gros deux possibilités (…) aller en prison dans un camp pour dix ans, avec tout le loisir d’expliquer aux autres prisonniers qu’on avait été victimes d’une sale intrigue, ou partir de Russie», a relaté l’artiste. Le lendemain, le couple et leurs deux enfants quittaient le pays via la Biélorussie – ex-république soviétique au régime autoritaire – et l’Ukraine pour la France, qui fut la terre d’exil de nombreux Russes au lendemain de la Révolution d’octobre. Ils ont franchi la frontière russe sans difficulté. «Si on nous a permis de sortir du Comité d’enquête ce soir-là (14 décembre), il semble assez logique qu’on nous ait laissés sortir aussi de Russie», constatait froidement Piotr Pavlenski, en jeans, sweat-shirt et baskets noirs.

Pour lui, il s’agissait alors d’un bannissement en bonne et due forme, rappelant avoir déjà été victime d’un «acharnement psychiatrique», qui lui a valu de séjourner à l’institut Serbski, tristement célèbre pour avoir «pratiqué la “rééducation” à l’époque soviétique». Pourquoi avoir choisi la France, lui qui ne parle pas français (ni anglais)? «La France c’est l’Alma mater de la Révolution russe (..) Tout ce qu’il y a de bien en Russie est arrivé de la France», s’enflammait-il à l’arrivée sur notre sol. «Nous allons continuer dans le champ de l’art mais je ne peux pas encore vous dire comment», prévenait -il au début de 2017.

Piotr Pavlenski n’a en tout cas pas tardé à faire parler de lui en France. Dès le mois d’octobre, il est accusé d’avoir incendié – c’est son mode opératoire favori – la façade d’une succursale de la Banque de France dans la capitale. L‘incendie était, selon lui, une performance artistique, intitulée «Éclairage». «La banque de France, située place de la Bastille, c’est historiquement honteux», a-t-il déclaré pour justifier son acte, avouant son admiration pour «la France révolutionnaire qui était à l’avant-garde». Il dénonce «le pouvoir de la finance». Et d’ajouter alors: «La seule chose que je veux, c’est déplacer la Banque de France de la place de la Bastille. Et vive les gilets jaunes!»

Pour cette dégradation, il avait été condamné en janvier 2019 à Paris à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis.

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