“J’ai abordé cette crise avec sérieux et gravité”, se défend Emmanuel Macron dans trois quotidiens italiens

Interrogé sur un éventuel retard français sur les mesures de confinement au moment où la situation se dégradait en Italie, le chef de l’Etat affirme avoir fondé ses “décisions sur des avis scientifiques”.

“J’ai abordé cette crise avec sérieux et gravité dès le début, lorsqu’elle s’est déclenchée en Chine.” Critiqué pour sa gestion de l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron défend, dans une interview à la presse italienne, publiée samedi 28 mars, les décisions prises. “Nous n’avons absolument pas ignoré” les signaux venant de l’Italie, premier pays d’Europe à être touché de plein fouet, déclare le chef de l’Etat, dans cet entretien accordé à la Repubblica, le Corriere della Sera et la Stampa (en italien).

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“Je l’ai abordée aussi avec lucidité et humilité, dans le respect de ce que sont nos sociétés : des sociétés démocratiques et ouvertes, où l’information doit être transparente, les restrictions à nos libertés expliquées et équilibrées”, ajoute-t-il. Emmanuel Macron explique avoir fondé ses “décisions sur des avis scientifiques”, s’être adapté à l’évolution de la crise et avoir pris “des mesures proportionnées”.

“Quand on regarde la crise depuis le départ, nous avons pris en France les mesures les plus dures le plus tôt. A nombre de cas comparables, nous avons adopté les mesures de restriction sociales quelques jours avant nos partenaires européens”, poursuit-il. Pourtant, les plaintes pour non-assistance à personne en danger visant des membres du gouvernement se sont multiplées ces derniers jours en France.

Un appel à la “solidarité” budgétaire européenne

Dans cette interview, Emmanuel Macron se dit également favorable à des “emprunts Corona” malgré les “réticences” de Berlin. Neuf pays européens, dont la France et l’Italie, avaient appelé mercredi à lancer un emprunt commun à toute l’Union européenne pour faire face au coronavirus, mettant la pression sur l’Allemagne, opposée à toute mutualisation des dettes.

“Nous ne surmonterons pas cette crise sans une solidarité européenne forte, au niveau sanitaire et budgétaire”, estime le chef de l’Etat. “Il peut s’agir d’une capacité d’endettement commune, quel que soit son nom, ou bien d’une augmentation du budget de l’UE pour permettre un vrai soutien aux pays les plus touchés par cette crise”, a-t-il détaillé. “Le montant est secondaire, c’est ce signal qui compte, à travers l’endettement commun ou le budget commun”, a-t-il ajouté.

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