l’hôpital Avicenne inaugure un bâtiment dédié au coronavirus

Alors que la France a passé le cap des 200 personnes infectées au coronavirus, le système de soins se prépare à un afflux de malades et de cas suspects. Les centres de dépistages comme celui de l’hôpital Avicenne en Seine-Saint-Denis vont jouer dans les prochains jours un rôle crucial.

“Vous êtes ici dans des bâtiments que nous avons ouverts il y a 24 heures. C’est là que nous faisons les tests et prélèvement pour le coronavirus“, explique dans sa blouse blanche le Pr Frédéric Adnet, chef des urgences de l’hôpital Avicenne, en Seine-Saint-Denis, en poussant la porte d’un préfabriqué. La France a passé le cap des 200 personnes infectées au coronavirus et le système de soins se prépare à un afflux de malades et de cas suspects.

Les centres de dépistages comme celui de l’hôpital Avicenne vont jouer dans les prochains jours un rôle crucial. Les locaux se trouvent à l’écart du bâtiment principal de l’hôpital. C’est exactement ce qu’il fallait : “On fait un parcours de patients parfaitement étanche par rapport aux patients déjà hospitalisés”, indique le médecin.

Il n’y aurait rien de pire que le virus qui se diffuserait dans l’hôpital vers des patients qui, par définition, sont fragiles et pourraient développer des formes graves de la maladie.Pr Frédéric Adnetà franceinfo

Les patients qui viennent ici sont d’abord triés par le Samu, au téléphone, selon des critères précis : ils toussent, respirent mal, ressentent de la fièvre, ont fréquenté un malade du coronavirus, reviennent d’une zone infectée, ou présentent des difficultés respiratoires graves et inexpliquées.

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“Tout le monde a son masque ?“, demande Frédéric Adnet à son équipe, avant d’entrer à l’intérieur du bâtiment. Là, masque et friction des mains au gel hydro-alcoolique sont obligatoires. “Ici, explique le médecin, nous avons douze boxes de prélèvement. C’est-à-dire qu’on peut accueillir simultanément douze patients. Chacun des boxes est individuel : il y a juste une chaise, mais surtout des fenêtres qui permettent une aération.” Une infirmière est en train de faire un prélèvement, décrit le praticien, en désignant l’une de ses collaboratrices. Elle est en tenue complète de protection : elle a une surblouse, un masque et son chariot pour prélever.”

“Le prélèvement ne dure que quelques secondes, on vous met un coton-tige dans le nez et on le retire et hop !”, poursuit le Pr Adnet. “On voit que les patients sont stressés et angoissés, indique une infirmière. Ils sont rassurés quand ils ont pu poser leurs questions au médecin. On voit après avec lui si le patient peut rentrer ou non.”

Les résultats mettent entre deux et quatre heures à tomber. Pour le moment, si les tests sont positifs, c’est l’hospitalisation. Mais quand l’épidémie se sera vraiment répandue, le système de santé passera en “phase 3” et seuls les cas graves seront pris en charge. Les autres rentreront chez eux, sous contrôle. “Cela va probablement changer très rapidement avec l’explosion de l’épidémie, estime le Dr Hugues Cordel, référent coronavirus à l’hôpital Avicenne. Ceux qui iront bien pourront rentrer chez eux avec une liste de consignes à respecter. On les reverra ensuite en consultation et des solutions digitales sont en cours d’élaboration.

En Seine-Saint-Denis, si le Samu reçoit 600 appels par jour rien que pour le coronavirus, en 24 heures, seules 30 personnes ont été dirigées vers le centre de dépistage de l’hôpital Avicenne.

Avant l’épidémie de Covid-19, l’hôpital Avicenne se prépare à un afflux de cas suspects – reportage de Grégoire Lecalot

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