sept et onze ans de prison pour les deux principaux prévenus

Le tribunal a considéré que ces deux hommes étaient bien les escrocs qui avaient empoché 55 millions d’euros en endossant l’habit du ministre entre 2015 et 2017.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, mercredi 11 mars, à sept et onze ans d’emprisonnement deux hommes, considérés comme les cerveaux d’une escroquerie qui a consisté à se faire passer pour le ministre Jean-Yves Le Drian auprès de riches personnalités.

Gilbert Chikli, 54 ans, a été condamné le plus lourdement, avec une peine de dix ans à laquelle s’ajoute une peine complémentaire d’un an pour “prise du nom d’un tiers”. Il a aussi été condamné à deux millions d’euros d’amende.“C’est un scandale !”, a-t-il réagi dans le box. A ses côté, Anthony Lasarevitsch, 35 ans, qui s’est vu infliger une amende d’un million d’euros en plus de la prison, est resté silencieux.

Le tribunal a considéré que ces deux hommes, qui clament vigoureusement leur innocence, étaient bien les escrocs qui avaient empoché 55 millions d’euros en endossant l’habit du ministre entre 2015 et 2017. Un mois après le procès, le tribunal a rendu sa décision en restant en deçà des réquisitions de la procureure, qui avait demandé dix et quatorze ans de prison pour ce “duo”, selon elle indissociable dans l’arnaque.

L’arnaque consistait à appeler des chefs d’Etat, grands patrons ou présidents d’ONG en se présentant comme Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense et aujourd’hui ministre des Affaires étrangères.

Le “faux Le Drian” leur demandait, en urgence, une aide financière pour des opérations secrètes de l’Etat français – lutte contre le terrorisme ou libération d’otages en Syrie – tout en promettant un remboursement immédiat. Les enquêteurs ont listé plus de 150 personnes et organisations contactées : le roi du Maroc, le président du Gabon, les patrons de Total et de Vinci, la fondation Apprentis d’Auteuil ou encore l’archevêque de Paris.

Dans certains cas, les escrocs sont allés jusqu’à organiser des vidéoconférences, enfilant un masque aux traits du ministre, derrière un bureau soi-disant installé dans le sous-sol de l’Hôtel de Brienne.

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