un gourou suspecté d’avoir contaminé 15 000 villageois en Inde, pays où le confinement est difficile à appliquer

Quatre jours après le début des mesures de confinement en Inde, le coronavirus continue de se propager dans le pays, alors que des milliers de travailleurs tentent de quitter New Delhi.

Une seule et même personne atteinte du Covid-19 peut-elle avoir contaminé 15 000 personnes ? C’est la question qui se pose en Inde, où un gourou sikh est suspecté d’avoir été un “superpropagateur” du coronavirus. De retour d’Italie, épicentre de la pandémie en Europe, et d’Allemagne, le gourou de 70 ans est allé prêcher dans une quinzaine de villages de l’Etat indien du Pendjab à majorité sikh, avant de tomber malade et de décéder. Par conséquent, tous les habitants sont placés sous un régime de quarantaine encore plus strict que le confinement à domicile de 21 jours décrété mercredi 25 mars dans l’ensemble du pays par le gouvernement. Des livraisons spéciales de nourriture sont effectuées à chacun des foyers concernés.

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“Le premier de ces 15 villages a été bouclé le 18 mars et nous estimons qu’il y a entre 15 000 et 20 000 personnes dans les villages bouclés”, a indiqué, samedi, à l’AFP Gaurav Jain, un haut magistrat du district de Banga, où résidait le gourou. “Des équipes médicales se tiennent prêtes et il y a une surveillance régulière”, a-t-il ajouté. D’ores et déjà, 90 personnes ayant été en contact avec le gourou ont été testées positives au nouveau coronavirus, a souligné Vinay Bublani, un responsable local de la police. Les résultats des tests de 200 autres personnes sont toujours attendus.

Officiellement, l’Inde recense 873 cas confirmés de maladie Covid-19 et 19 décès, mais de nombreux cas ne sont pas détectés faute de tests. D’autant plus que dans ce pays d’1,3 milliard d’habitants, le confinement est difficile à appliquer, en particulier pour les plus pauvres. Le gouvernement a annoncé un plan d’aide de 20 milliards d’euros pour fournir de la nourriture aux plus démunis, mais beaucoup continuent de fuir vers leurs villages, ce qui fait craindre une propagation de la maladie aux quatre coins de l’Inde, y compris dans les endroits les plus reculés.

Samedi, des images impressionnantes de la gare routière de Kaushambi, qui montre une foule de milliers de travailleurs migrants qui attend, avec l’espoir de pouvoir monter dans un bus, ont été beaucoup diffusées et partagées sur Twitter. En Inde, selon le dernier recensement de 2011, environ 30% de la population est constituée de migrants de l’intérieur.

D’autres n’ont pas d’autre choix que de rejoindre à pied leurs villages ou villes natales dans l’Uttar Pradesh, l’immense Etat à l’est de la capitale, Moradabad, Mathura, Agra. Depuis jeudi, “des grappes de familles, balluchons sur la tête, enfants dans le dos ou sur les épaules, marchent en file indienne sur les voies rapides désertes de New Delhi”, a constaté Le Monde. Malgré les châtiments corporels perpétrés par la police à ceux qui ne respectent pas le confinement : gifles, coups de bâtons ou pompes. 


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