Sept défaites, staff limogé, joueurs écartés : Agen plongé dans une crise profonde – Top 14


Après sept revers de rang dont une déculottée historique samedi contre l’UBB, le SUA navigue à vue et son président vient de donner un sacré coup de pied dans la fourmilière.

Une déroute historique qui plonge Agen dans une crise profonde. Samedi, le SUA a concédé sur la pelouse de l’Union Bordeaux-Bègles (71-5) son septième revers en autant de matches cette saison mais, pis, le plus lourd revers de son histoire en championnat. A chaud, le manager Chrsitophe Laussucq était dépité. Impuissant. «Je ne vais pas répondre à des questions, je n’ai rien à dire vu la nullité de notre prestation», avait-il pesté.

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Son président Jean-François Fonteneau était, lui, bien plus remonté, lâchant peu de temps après dans un tweet rageur : «Je réfléchis à sanctionner le groupe financièrement. Insupportable que nos partenaires et supporters nous soutiennent économiquement dans ce contexte anxiogène et que le groupe n’ait aucun respect.» Ajoutant être «scandalisé par l’attitude de (certains) joueurs face à l’UBB». Dimanche, son courroux n’était pas retombé. Electrochoc pour une équipe en déliquescence. 

Dimanche, le manager Christophe Laussucq et l’entraîneur des avants Rémi Vaquin étaient ainsi limogés. Laussucq (47 ans), ancien demi de mêlée international (4 sélections), avait été nommé manager du SUA en 2019 après six saisons passées au même poste à Mont-de-Marsan en Pro D2. Au final, son bilan à la tête du club est de 5 victoires, 1 nuls et 18 défaites. Rémi Vaquin (37 ans), ancien troisième ligne du club, avait d’abord pris en charge la touche agenaise après la fin de sa carrière en 2017, avant de s’occuper des avants à partir de 2019.

«Ce n’est pas normal de voir ces joueurs nantis qui profitent d’une situation de rente. Ça devient insupportable»

Jean-François Fonteneau

Mais le président Fonteneau est surtout remonté contre une partie de ses joueurs, censés être des cadres qui épaulent la jeunesse. Comme il l’a expliqué à nos confrères de RMC Sport : «Trois, quatre, cinq ou six joueurs ne respectent pas leur engagement, ne s’investissent pas suffisamment, ne le font pas à l’occasion des matchs mais aussi dans leurs comportements ou leur hygiène de vie. C’est insupportable pour ceux qui s’investissent beaucoup et qui s’épuisent. Cela se traduit par un surinvestissement de certains alors que d’autres gèrent tranquillement leurs carrières. A ce titre, il y a des fractures qui se créent au sein de l’équipe.»

Et d’asséner : «Ce n’est pas normal de voir ces joueurs nantis qui profitent d’une situation de rente. Ça devient insupportable. Légalement, c’est compliqué car nous sommes sur des CDD et il est difficile de sortir des joueurs. Il faut des fautes très graves pour les sanctionner et les sortir. Mais je suis très remonté et déterminé pour aller au bout avec certains qui sont un peu à l’origine de cette situation, de ce délitement de notre groupe et des résultats que nous avons aujourd’hui.»

Régis Sonnes au chevet du SUA ?

Quelles solutions, alors, pour Agen ? En attendant de trouver un nouveau staff, les joueurs vont être de facto en autogestion. Plusieurs noms circulent désormais pour venir au chevet du club huit fois champion de France. Selon les informations de La Dépêche du Midi et de Midi Olympique, Régis Sonnes, ancien coentraîneur du Stade Toulousain avec Ugo Mola et actuellement dans le staff des U20 tricolores, aurait le profil idoine pour une opération commando dans le Lot-et-Garonne. 

D’autres noms circulent comme ceux d’Adrien Buononato (récemment remercié par Angoulême), Simon Mannix (ancien de Pau) ou Jacques Delmas (RC Toulon), voire Jean-Frédéric Dubois (Carcassonne) pour le poste d’entraîneur des trois-quarts. D’autres candidatures paraissent plus improbables (Jacques Brunel, Thierry Peuchlestrade, Pierre-Philippe Lafont, Franck Corrihons, Rory Teagues). A moins d’un retour d’anciens du club comme Mathieu Blin, Christophe Deylaud ou Jalil Narjissi. 

Club formateur avec le petit budget du TOP 14

Pour l’heure, le temps presse. Mais Jean-François Fonteneau veut  toujours croire au maintien. «Ça peut évidemment nous paraître très lointain au vu de nos résultats. Mais il reste 19 matchs, tout est possible. En sport, les remontada peuvent exister, avance-t-il sur RMC Sport. On est très mal en point mais les joueurs vont se remobilser. Nous allons vivre une semaine très particulière, avant d’avoir un nouvel encadrement. Ça peut prendre un peu de temps.»

Confiance, donc, sera donnée aux jeunes pousses agenaises. Le SUA est l’un des meilleurs clubs formateurs du Top 14, qui sort régulièrement d’excellents éléments, comme récemment Pierre Fouyssac (Toulouse) ou Quentin Béthune (Paris). La saison dernière, avant que la saison ne soit arrêtée à la 17e journée en raison de la crise sanitaire, Agen était 13e, devant le Stade Français Paris. Promu en Top 14 lors de la saison 2015-2016, le club lot-et-garonnais possède cette année le budget prévisionnel le plus petit de l’élite (13,9 M€), néanmoins en hausse 700.000 € par rapport à l’exercice précédent. Avant de recevoir Lyon samedi, le SUA compte déjà huit points de retard sur Brive (12e) et sept sur Castres (13e). Trop compliqué à combler ?

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