Rebbadj au Figaro : «Il y a assez de leaders à Toulon pour que je n’ai pas besoin de prendre la parole» – Top 14


Désormais incontournable au RCT, le deuxième ou troisième-ligne de 25 ans a été convoqué par Fabien Galthié pour le prochain Tournoi des six nations. Ses attentes, sa méthode, ses ambitions : Swan Rebbadj s’est confié au Figaro.

Le Figaro. En cette période de vœux, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle année ?
Swan Rebbadj : Des titres !

Avec Toulon ou le XV de France ?
D’abord Toulon. Le XV de France si possible.

Après avoir honoré votre première sélection (le 28 novembre, contre l’Italie), vous faites partie de la liste des 37 dévoilée lundi par Fabien Galthié. L’objectif, désormais, c’est de s’installer en bleu ?
Quand on est sportif de haut niveau bien sûr. Mais ce n’est pas de mon ressort. Tout ce que je peux faire, c’est être performant en club.

Le XV de France, c’était un objectif ou une surprise ?
C’était vraiment une grosse surprise. Je ne m’y attendais pas du tout car je n’avais pas passé d’entretien individuel avec le staff du XV de France. Quand j’ai reçu le coup de fil de Karim Ghezal (entraîneur adjoint en charge de la touche tricolore, NDLR), je n’y croyais pas… L’équipe de France me semblait inaccessible et je ne pensais pas être dans les radars.

«La prédiction de Bernard Laporte m’a donné encore plus envie de travailler, de prouver qu’il avait raison»

Vous avez un parcours atypique. Vous n’êtes pas passé par un pôle Espoir par exemple. C’est plus compliqué de se faire remarquer ?
C’est un peu plus compliqué oui. Mais quand on te donne une chance et que tu fais tout, que tu travailles dur, pour la saisir… Il faut juste être prêt le jour J pour prendre sa chance.

Bernard Laporte, lui, vous avez remarqué très tôt. En 2015, alors entraîneur du RCT, il avait prédit que vous seriez international. Comment l’avez-vous vécu ?
(Embarrassé) J’étais un peu étonné déjà, je ne m’y attendais pas. C’était une fierté, mais sans plus. Je l’ai pris normalement (rires)… Bon, ça m’a fait plaisir. Et ça m’a donné encore plus envie de travailler, de prouver qu’il avait raison.

» LIRE AUSSI – XV de France : 37 joueurs, des cadres et quelques surprises malgré les incertitudes sur le Tournoi

Pensez-vous, selon l’expression consacrée, à la Coupe du monde 2023 en vous rasant le matin ?
Non, je ne me prends pas la tête. Je ne me dis pas «en 2023 il y a la Coupe du monde, tu dois y être». J’essaie de faire de bons matches avec Toulon et on verra bien. Je vis au jour le jour et je prends ce qu’on me donne.

Votre polyvalence 2e-3e ligne, est-ce un atout ou un handicap ?
Tant que je joue, rien de me dérange (rires). Ça me donne d’autres cartes, je le vois plus comme un atout. Je joue où on me demande de jouer.

«Modifier mon hygiène de vie m’a franchement changé la vie»

On a l’impression que depuis un an, un an et demi, vous avez franchi un cap, que vous êtes beaucoup plus constant dans vos performances…
On va dire oui… En fait, je vais plutôt dire que j’ai évolué. J’ai pris conscience de certaines choses.

Lesquelles ?
L’importance de la préparation, de mon hygiène de vie, de mon alimentation. J’ai réduit ma consommation de viande, j’ai régulé mon sommeil… Ça m’a franchement changé la vie ! Sans ce changement d’alimentation et d’hygiène de vie, je ne suis pas certain que j’aurais pu atteindre ce niveau…

Qu’est-ce qui a provoqué ce déclic ?
Je faisais déjà attention à moi. Mais je me suis renseigné encore plus, j’ai essayé d’appliquer les choses qui me paraissait pertinentes. J’essaye beaucoup de choses, et je vois si ça me va ou pas. Ça m’a pris des années à comprendre comment fonctionnait mon corps mais je pense enfin avoir trouvé le juste équilibre. Et je me sens bien meilleur.

Avez-vous évolué dans le leadership également ?
Ça non, je ne crois pas. Des leaders à Toulon il y en assez pour que je n’ai pas besoin de prendre la parole (sourire). Je ne me sens pas leader.

Au moins cadre de l’équipe ?
Non plus. Il y a assez d’expérience dans l’équipe pour que je ne me sente pas investi d’une quelconque mission.

L’un de vos atouts est la touche…
(Il s’anime) J’apprécie beaucoup oui. La touche me permet d’exprimer mes qualités donc je travaille beaucoup ce secteur. Et le travail paye (sourire).

L’agressivité dans le combat aussi.
(Il rigole) Je ne sais pas si je suis vraiment agressif… J’essaye de l’être.

«Toulon a l’ambition d’être champion cette saison»

Quelle analyse faites-vous des performances de Toulon à mi-saison ?
On est dans le Top 6 donc on va dire que ça va. Mais je pense qu’on peut vraiment faire mieux. Et je pense qu’on va faire mieux sur la seconde partie de saison. En tout cas, on va tout faire pour…

Sur quels points le RCT doit-il progresser ?
On a laissé trop de points en route. On aurait pu faire mieux. On doit travailler sur nos matches à l’extérieur, c’est vraiment ce qui nous fait défaut cette saison.

» LIRE AUSSI – Collazo (Toulon) : «Le Racing 92 ne m’impressionne pas»

Vous parliez de gagner des titres avec le RCT. Dès cette saison ?
(Surpris) Bien sûr. Comme n’importe quelle équipe de Top 14, on a l’ambition d’être champion. Sinon, on ne jouerait pas.

Beaucoup d’équipes préfèrent cacher cette ambition…
Pour moi, c’est simplement logique de jouer pour gagner.

Un mois plus tard, avez-vous digéré l’épisode du match perdu sur tapis vert à Llanelli pour avoir refusé de jouer en l’absence de garanties sur l’état sanitaire de l’effectif adverse ?
On l’a mal vécu. La Coupe d’Europe, c’est un objectif. Perdre un match comme ça, c’est vraiment décevant. Mais on a vraiment pris la bonne décision en ne jouant pas ce match à Llanelli…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*