Mark Cavendish, le missile est relancé


Mark Cavendish qui lève les bras, ce n’était plus arrivé depuis février 2018. En s’adjugeant la quatrième étape du Tour de Turquie ce mercredi, le Britannique a réalisé un triplé qu’il n’avait plus accompli depuis 2013. Serait-ce la résurrection de Cavendish ?

Cav’ is back. Alors qu’il n’avait plus gagné depuis 1159 jours, soit depuis 2018 et la troisième étape du Tour de Dubaï, Mark Cavendish a enchaîné trois victoires consécutives sur le Tour de Turquie. Le natif de l’Île de Man a levé les bras lundi, mardi et mercredi. Il n’avait plus gagné trois étapes consécutives depuis 2013. De retour chez Deceuninck-Quickstep depuis cette saison, le maillot vert du Tour 2011 semble revivre. Certes, ses adversaires sur l’épreuve turque ne sont pas exactement le gratin du sprint mondial. Pas de Caleb Ewan, Dylan Groeneweggen, ou Arnaud Démare. Ses plus grands rivaux sont le jeune et encore trop nerveux Jasper Philipsen ainsi que l’expérimenté André Greipel. 

Au crédit du «Manx Missile», malgré la faiblesse du plateau, il est dépourvu de tout train de sprint et a systématiquement dû compter sur lui-même dans les derniers kilomètres pour s’imposer. Ses trois victoires d’étape rendront nostalgiques les fans de cyclisme de la fin des années 2000/début des années 2010. Mark Cavendish s’est imposé dans trois styles différents, montrant une palette technique qu’on ne lui voyait plus depuis un certain temps. Lors de la deuxième étape, le premier succès de son triptyque, il a semblé retrouver sa mobilité pour se faufiler dans un trou de souris entre Philipsen et Greipel. Le lendemain, c’est un anticipant le mouvement de Rick Zabel, le poisson-pilote de Greipel, qu’il a devancé le reste du peloton. Enfin, ce mercredi il s’est offert un beau «sprint décollé», à savoir rester à distance raisonnable du premier pour profiter de l’aspiration et déboiter dans les derniers instants, plutôt que de coller directement la roue. 

De nouveau souriant

Si la dernière victoire fait évidemment ressurgir son passé de pistard qui l’a fait tant briller dans les emballages finaux sur la route, l’ensemble de son oeuvre en Turquie dessine un Cavendish retrouvé. Il y a quand même peu de chance qu’à 35 ans (36 en mai), il puisse encore tenter d’aller chercher le record de victoires sur le Tour de France. Bloqué à 30 succès sur la Grande Boucle, à quatre longueurs d’Eddy Merckx, il aurait rêvé de lui ravir. Malgré cette bonne forme récente et un plaisir de courir vraiment significatif, il ne semble pas être la meilleure carte de la formation belge pour les sprints. Déjà, l’équipe de Patrick Lefevère compte Sam Bennett dans ses rangs, maillot vert du dernier Tour. Toutefois, il pourrait être tenté d’aller cherche le record de victoires professionnelles où il n’a plus qu’un seul homme devant lui. En passant à 149 succès, il devance désormais d’une unité Alessandro Petacchi et n’est plus qu’à sept longueurs du recordman, André Greipel. 

Lui qui avait fondu en larmes en fin de saison dernière alors qu’il n’avait pas encore d’équipe pour cette saison 2021, a l’air de nouveau s’épanouir dans ce sport qui l’a pourtant tant fait souffrir. Comme de plus en plus de cyclistes, Cavendish avait confié dans The Times qu’on lui avait «diagnostiqué une dépression clinique en août 2018». Aujourd’hui, aux côtés de Julian Alaphilippe ou de Remco Evenpoel, le Britannique semble avoir retrouvé le sourire, et le goût de la victoire. Une saveur qui n’avait que trop manqué à l’un, si ce n’est le plus grand sprinteur de l’histoire. 

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