«J’ai mal au nez» : le protocole sanitaire renforcé du Top 14 fait débat – Top 14


Fini le réfectoire et les douches collectives? Le protocole sanitaire renforcé qui doit être dévoilé jeudi par la Ligue nationale de rugby (LNR) fait déjà débat en Top 14.

L’entraîneur de Bordeaux-Bègles Christophe Urios appréhende notamment les trois tests PCR désormais exigés chaque semaine, au lieu de deux: «J’ai mal au nez». «Sans compter tout le stress que ça génère. Tu fais autant de PCR, tu as autant de stress de résultats», s’est aussi inquiété lors d’une conférence de presse le technicien girondin. En connaissance de cause puisque son équipe a été touchée le mois dernier par huit contaminations recensées au Covid-19.  Le protocole durci de la LNR, dont RMC a révélé les contours en début de semaine, a provoqué selon lui «une levée de boucliers des clubs, notamment des médecins». Le document d’une quinzaine de pages renforce, en plus des trois tests PCR hebdomadaires, un certain nombre de mesures à respecter sous peine de sanctions financières alourdies. Hormis certaines exceptions pour les soins ou les séances vidéo, la plupart des activités des clubs, dont la prise des repas, devront être organisées à l’extérieur.

Les joueurs pourraient ainsi avoir à prendre leur douche chez eux et sont encouragés – une recommandation qui existait déjà dans la version initiale du protocole – à ne pas célébrer leurs essais par des accolades. «Mais qui nous pond ces règles? Interdiction de se congratuler alors qu’ils se rentrent dans la gueule pendant 80 minutes. C’est dingue», a tweeté l’ancien joueur du Stade toulousain Grégory Lamboley. Le mètre de distance imposé aux joueurs pendant les hymnes nationaux lors du dernier Tournoi des six nations avait été accueilli avec le même scepticisme. C’est une question de «statistique», avait expliqué le mois dernier à l’AFP le Dr Bernard Dusfour, président de la commission médicale de LNR. Plus les joueurs ont des interactions et plus ils sont susceptibles de se contaminer. Ne sont donc tolérés «que les contacts indispensables à la pratique du jeu».

Course aux vaccins

Si la LNR va devoir faire preuve de pédagogie auprès du grand public, les clubs professionnels peuvent comprendre que des règles plus strictes s’imposent s’ils souhaitent que le championnat puisse aller à son terme cette saison. Huit matches au total ont été reportés lors des 21e et 22e journées de Top 14 – après des cas de Covid à Bordeaux-Bègles, Toulon, Brive et Castres – et le calendrier est aujourd’hui surchargé pour certains à l’approche de la phase finale. C’est le cas de l’UBB, dont l’entraîneur Christophe Urios, aussi théâtral soit-il, a compris l’esprit des nouvelles mesures, qui sonnent avant tout comme un rappel aux principes de précaution. «Si ça peut nous permettre de finir la saison dans de bonnes conditions, faisons-le», a-t-il reconnu. «Il faut que l’on soit vigilant. On n’est pas à l’abri d’une connerie. Mais bon, on va trouver des vaccins».

Le Racing 92 a déjà trouvé les siens. Une trentaine de membres du club, dont six joueurs, ont reçu une première dose du vaccin Pfizer dans le vaccinodrome géant ouvert en début de semaine dans leur enceinte de l’Arena, à Nanterre. «Dans tous les centres de vaccination, il arrive que le soir il y ait des doses disponibles et si on ne les utilise pas, elles sont périmées», a justifié à l’AFP le président du club francilien Jacky Lorenzetti. «Donc on a demandé au préfet (des Hauts-de-Seine), qui nous a donné son accord pour que le soir, seulement lorsque des doses sont en phase d’être périmées, on puisse en faire bénéficier en priorité nos joueurs». Alors que les sportifs de haut niveau ne sont pas prioritaires, le Stade rochelais, finaliste de la Coupe d’Europe, a lui aussi effectué des démarches pour faire vacciner son effectif. Entre celles pour la qualification en phase finale ou pour le maintien, la course aux vaccins est lancée en Top 14.

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