la sélection des meilleurs livres pour jouer les prolongations


LE SCAN SPORT – Parce que l’Euro de football ne se vit pas uniquement derrière son petit écran, la rédaction des sports du Figaro a retenu une dizaine d’ouvrages à picorer ou dévorer sans modération.

Pour les amoureux des récits didactiques :

Quand l’une des plus belles plumes de L’Equipe, si ce n’est la plus belle, vient contribuer à la collection dirigée par Philippe Delerm, Le goût des mots, le cocktail concocté est forcément savoureux. Avec «Mes mots du football» (Éditions Points), Vincent Duluc, que Delerm n’hésite pas à qualifier «d’Iniesta de la plume», signe un précieux recueil d’expressions ou de mots piochés dans le vocabulaire usuel du football. «Y avait péno», «Oh l’arbitre !», «A vous Cognacq-Jay», autant de formules connues de tous les supporters que l’auteur dissèque avec son style enlevé et percutant. Et l’on sourit forcément à la lecture de ce jargon, parfois caricatural, décortiqué avec justesse par un des plus fins connaisseurs du football en France. Un petit bijou.

Jean-Eudes Bolot, Christian Larger ont aussi mis du ton dans leur très réussi «Petit dico du foot», joliment illustré par les dessins pétillants de couleurs (160 au total) signés Francis Macard. Six cents mots sont analysés avec, très souvent, une pointe d’humour et un second degré bien senti. La préface est signée Bernard Pivot – une référence – séduit par l’approche des deux auteurs qui n’appartiennent pas au monde du foot. Jean-Eudes Bolot est radiologue tandis que Christian Larger est expert dans les stratégies d’entreprise et maître de conférences à Sciences Po. Leur livre est une vraie réussite. À picorer à l’apéro avec quelques cacahuètes avant l’affiche du soir à la télé.

La belle plume de Vincent Duluc et un «Petit Dico du foot» réussi et instructif. Le Figaro

Pour les amoureux des Bleus :

Deux anciens monuments de l’équipe de France sont à l’honneur en ce début d’Euro. Membre du carré magique des Bleus dans les années 80, Alain Giresse raconte son parcours, qu’il qualifie lui-même de «hors-norme», dans une autobiographie («Alain Giresse, né pour jouer», Éditions Robert Laffont) co-signée avec Dominique Séverac, journaliste au Parisien. Un témoignage passionnant de l’un des plus grands techniciens de sa génération, emblématique joueur de Bordeaux et éphémère entraîneur du Paris SG, en 1998. Un épisode que le Girondin aujourd’hui âgé de 68 ans qualifie d’ailleurs avec beaucoup d’humour de «Paris Sans Giresse». Le milieu de terrain de poche évoque aussi la découverte d’un autre football, celui de l’Afrique, déroutant parfois mais jamais routinier, dans la peau du sélectionneur (Mali, Sénégal, Gabon ou encore Tunisie). Un témoignage particulièrement émouvant. «Gigi» s’invite dans votre fauteuil avec une bio confession. Un pari réussi.

Marius Trésor n’était, lui, pas de l’odyssée victorieuse des Bleus à l’Euro 84, contrairement à son compatriote, mais l’athlétique défenseur a contribué à écrire la légende de l’épique France-RFA de 1982. Aujourd’hui retraité dans le Médoc, le plus guadeloupéen des Girondins revient d’ailleurs sur cette demi-finale de Coupe du monde dans le savoureux chapitre… 13 de ce «Marius Trésor, Au-delà de mes rêves», écrit avec Denis Granjou (Éditions City). Le chiffre funeste, cela ne s’invente pas ! «Le fruit du hasard», assure-t-il. Ses souvenirs de garçon, puis sa trajectoire fulgurante, celui qui fut le premier capitaine antillais des Bleus se confie au fil des rencontres avec les plus grands footballeurs de son temps. Pour les plus de 40 ans, ces confidences constituent un beau ticket d’entrée pour un voyage nostalgique dans l’histoire des Bleus façon 80’s.

C’est un vrai travail d’historien archiviste que Pierre Cazal a effectué pour livrer «L’épopée des Bleus à l’Euro» (Éditions Mareuil). Un livre qui invite le lecteur à voyager de 1958 à 2021 pour suivre les Tricolores dans les Championnats d’Europe des nations qui se sont succédé. Un récit très documenté tout en étant synthétique qui évite soigneusement de se perdre dans des détails inutiles dans sa première partie. La seconde explore l’édition 2020 avec une présentation du groupe des 26, un portrait de Didier Deschamps ainsi que les différents scénarios possibles qu’attendent les champions du monde 2018 aux quatre coins de l’Europe.

Trois ouvrages de référence sur les Bleus sont à découvrir. Le Figaro

Pour les amoureux des stars… et ceux qui les font briller :

Que serait l’Euro sans ses stars ? Pour certaines d’entre elles, ce Championnat d’Europe anniversaire constituera probablement leur avant-dernière apparition avec les sélections avant de raccrocher les crampons. Cristiano Ronaldo, qui tentera d’offrir le doublé au Portugal, fait partie de ces grands noms qui se rapprochent lentement mais sûrement de la retraite et qui devraient marquer l’édition 2020. Avec «101 fois Ronaldo» (Éditions Solar), Régis Dupont signe une excellente biographie du gamin de Funchal avec une particularité : son récit se décompose en 101 anecdotes comme l’indique le titre sobre l’indique. Un récit qui dépasse la simple compilation puisque le grand reporter à L’Equipe a déjà interviewé l’attaquant à plusieurs reprises. On peut donc lui faire confiance les yeux fermés.

Vincent Duluc (encore lui !) s’est intéressé aux hommes discrets qui font souvent briller les stars sous les feux des projecteurs. Dans «Les vrais maîtres du jeu» (Éditions Solar), le «monsieur foot» du quotidien L’Equipe dresse les portraits de ces «indispensables joueurs de l’ombre». Deschamps qui œuvre pour Zidane, Iniesta pour Messi ou encore Tigana avec Platini, autant de fidèles lieutenants qui ont souvent noué, et cela constitue une de leurs particularités, des liens étroits avec les sélectionneurs.

Enfin, mention spéciale à «Une histoire du football» (Éditions Hugo Image). Journaliste italien, Paolo Condo croque les portraits de 50 grands hommes qui ont fait le football, pas uniquement des joueurs mais aussi des entraîneurs ou des arbitres. Un bel exercice de style enrichi d’illustrations originales et très souvent réussies de ces héros venus des quatre coins de la planète.

Les stars du ballon rond et ceux qui les font briller. Le Figaro

Pour les amoureux de la mode et des coups de cheveux :

Humoriste incontournable du ballon rond, Julien Cazarre s’associe à Thibaut Soulcié, dessinateur que tous les lecteurs de L’Equipe connaissent, pour une parenthèse capillaire originale en plein Euro avec «Coupes du monde, 50 ans de style et de ballon rond» (Editions Michel Lafon). 143 pages de coupes de cheveux piochées de 1970 à nos jours chez les acrobates des terrains de foot, souvent surprenantes, parfois ridicules. C’est même une petite histoire du style chez les footballeurs s’écrit sous les yeux du lecteur puisque le livre ne s’arrête pas aux légendaires coupes mulet de Tony Vairelles and Co ou aux autres tignasses improbables. Julien Cazarre et son compère sont allés dénicher les tatouages les plus déroutants et les montres les plus tape à l’œil de nos stars préférées. La caverne d’Ali Baba du mauvais goût. Les textes sont drôles, l’iconographie savoureuse et les clins d’œil du dessinateur Souclié toujours bien amenés.

De l’humour à revendre dans le livre signé Julien Cazarre et Thibaut Soulcié Le Figaro

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