Bleus et Bleues réunis à Bercy, une fête studieuse du basket


Les équipes de France de basket féminine et masculine affrontent l’Espagne ce samedi (17h30 et 20h30), en match de préparation pour les JO.

«Il y a beaucoup d’excitation chez les joueurs», jubile Rudy Gobert. Pas seulement chez les joueurs. La France du basket affronte l’Espagne ce samedi, à l’Accor Arena. Et plutôt deux fois qu’une. La Fédération française de basket (FFBB) a fait les choses en grand puisque ce n’est pas une, mais deux affiches que les 9000 spectateurs, et quelques centaines de milliers d’autres devant leur poste de télévision, pourront suivre. Honneur aux dames, les filles de Valérie Garnier ouvriront le bal à 17h30, avant les garçons de Vincent Collet à 20h30.

«C’est super de jouer un match contre une telle équipe devant notre public. Mes amis, ma famille, un peu tout le monde est impatient. Ça fait des semaines que j’entends parler de ce match», savoure Gobert, éliminé mi-juin en play-offs NBA avec le Jazz d’Utah et qui n’a rejoint le groupe France que mercredi, en Espagne. Encore plus fraîchement bouté dans la course au titre, avec les Clippers, Nicolas Batum a aussi retrouvé la sélection ces derniers jours. Aucun des deux n’a joué à Malaga. Ce samedi ? «Il n’y a pas de raison qu’ils ne jouent pas», a indiqué Collet. Et de préciser : «On ne prendra pas de risque.» On soulignera que «The Stiffle Tower» se remet d’une grosse chute face à L.A., tandis que «Batman» jongle avec un coude douloureux.

Honneur aux médaillés d’argent de Sydney

N’empêche que cette journée de basket sera l’occasion pour le public de retrouver «ses» Bleues et Bleues «en vrai». La fête du basket ! La fête à Eddie Viator aussi, qui sifflera le dernier match de sa longue carrière lors de l’opposition des messieurs. Et aux médaillés d’argent de Sydney, en 2000. Des célébrations initialement prévues l’an dernier, pour les 20 ans de cette breloque historique. Le Covid-19 en a décidé autrement. «Ça fait toujours plaisir de jouer en France. On a la chance de jouer avec les gars à Bercy», sourit Marine Johannès. «On sait que pour le basket féminin, c’est une opportunité d’avoir un tel éclairage en ayant la chance de jouer en levée de rideau des garçons. Pour la famille du basket, c’est chouette à vivre. Je souhaite aux joueuses de prendre du plaisir dans cet écrin», note Garnier.

« C’est notre comportement qui déterminera notre performance. »

Rudy Gobert

Du plaisir, oui. Mais pas que. Ce sera d’abord une revanche dans les deux cas, puisque Bleues et Bleus se sont inclinés face à l’Espagne jeudi soir, à Malaga (72-61 pour les dames et 86-77 pour les messieurs). Ce sera aussi et surtout la suite de la préparation des deux équipes en vue des Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août). Et il y a autant de boulot pour Vincent Collet que Valérie Garnier. «Pour un premier match, c’était plutôt intéressant. Il y avait des choses correctes et prometteuses, d’autres à corriger», souligne le coach des Bleus. «C’est notre comportement qui déterminera notre performance. Et pas seulement le comportement dans la compétition, mais ce qu’on fait chaque jour pour devenir meilleur», ajoute-t-il.

Le tout avec l’envie d’aller «le plus haut possible» au Japon. Si possible sur la boîte. Il faudra sans doute encore croiser la Roja pour cela. Lesquels Espagnols ont brisé les rêves olympiques des Tricolores en 2012 et en 2016. «L’Espagne reste la deuxième nation mondiale, derrière les Américains. Si on prétend aller le plus haut possible, il faut être prêt à les déloger», analyse encore le sélectionneur national, qui a récupéré son groupe depuis peu ou prou deux semaines, avec un premier stage de travail du côté de Pau.

Les Bleus débutent, les Bleues enchaînent

Le programme des dernières semaines a été bien différent pour les féminines, qui sont encore groggy après s’être inclinées en finale de l’Euro, face à la Serbie. Cinquième revers de suite à ce stade du championnat d’Europe ! Et ce alors qu’elles attaquaient la compétition en tant que favorites. «La blessure est encore là, fraîche, ouverte», reconnaît la capitaine des Bleues, Endy Miyem, qui voit dans cet enchaînement inédit Euro/JO «une douce folie». «Après le match (de jeudi), j’ai dit que c’était peut-être une défaite qui va nous faire du bien pour mettre en lumière tous les défauts, ce qui ne s’est pas bien passé, dans ce match mais aussi peut-être depuis un moment. Parfois, on ne se rend pas forcément compte des petites choses qui ne vont pas dans la victoire. Il faudra être plus exigeantes et plus rigoureuses», assure-t-elle. «On a eu du retard à l’allumage, du retard un peu partout. Il faut l’accepter dans les conditions actuelles. Il faut qu’on relance», souligne Valérie Garnier. Et d’ajouter : «C’est dur de repartir, mais c’est une opportunité magique qui s’offre à nous.»

« C’est le moment de repartir, le moment de la révolte. »

Valérie Garnier

Évidemment, ce sera sans Olivier Epoupa, forfait pour les JO. Bria Hartley aussi. «Ça ne va pas nous consoler totalement de la défaite en finale, de la blessure d’Olivia, mais ce sera un beau moment à vivre. On aura à cœur de donner notre maximum et de faire un beau match devant notre public», souligne Miyem. Valérie Garnier, elle, réclame de la patience. Mais aussi une réaction. «On a été en difficulté (jeudi), mais je ne vois rien d’anormal au vu de la situation. J’attends néanmoins des corrections importantes sur certains points qu’on a identifiés», assène-t-elle. Et de poursuivre, sur l’après-Euro : «Il y a eu de la déception, de la frustration, jamais de l’abattement. C’est le moment de repartir, le moment de la révolte. C’est une chance de repartir.» Et encore plus de le faire devant un POPB, prêt à pousser les Bleues et les Bleus lors d’une journée placée sous le signe de la grosse balle orange, avant des JO qui se dérouleront… dans le silence du huis clos. Le bain de foule sera d’autant plus précieux.

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