« C’était ouf, je sentais qu’on volait »


Laura Tarantola et Claire Bové, les rameuses du deux de couple poids léger ont, ce jeudi, remporté la médaille d’argent au terme d’un sprint foudroyant. La 9e médaille française, la 2e de l’aviron.

De notre envoyé spécial à Tokyo

« En passant la ligne d’arrivée, le temps de redescendre de l’effort, je ne savais pas et j’ai dit à Claire : ”Qu’importe le résultat, merci”. J’ai regardé le tableau et lui ai dit ”On est deuxièmes”. Et elle m’a répondu ”Non, ça c’est la ligne d’eau, on était à la 2. Puis ils nous ont montré en images, on a mis du temps à réaliser. Une fois sûres, on a crié… », s’amuse Laura Tarantola qui, avec Claire Bové, a au terme d’un final à couper le souffle, décroché la médaille d’argent, en deux de couple poids léger. À 14 centièmes du duo italien (Valentina Rodini-Federica Cesarini). La première médaille de l’aviron féminin français aux JO depuis… 1996. Hugo Boucheron et Matthieu Androdias, les médaillés d’or (en deux de couple), aux premières loges, ont donné de la voix pour accompagner les 500 derniers mètres du duo bleu. Un moment fort pour la délégation française.

Au passage des derniers 500, j’ai dit on donne tout. Et on verra bien.

Laura Tarantola

Laura Tarantola raconte le final intense : « On savait que ce serait le couteau entre les dents du premier au dernier coup. La consigne était de se dépasser. Mon rôle est de donner des indications mais à chaque 500 m, on était dans un énorme paquet, je ne savais pas trop quoi dire, et au passage des derniers 500, j’ai dit on donne tout. Et on verra bien. Une grosse course. » Claire Bové poursuit : « Tant qu’on n’est pas mortes, on peut encore pousser… On s’est dit il faut que ce soit facile, que ça glisse, qu’on soit bien, on se fait plaisir. C’était ouf. Je sentais qu’on volait. »

Il fallait toutefois maîtriser un bassin technique avec un vent de travers. Une « fausse pelle » a été fatale aux Néerlandaises, tenantes du titre et recordwomen du monde, médaillées de bronze. Les Bleues pouvaient savourer. « Avec les médailles, j’ai eu l’impression d’être dans un film épique, comme quand on regarde les rétrospectives avec les lauriers autour de la tête et on se dit c’est une autre planète, c’est du cinéma. Et non… », s’amuse Claire Bové. Laura Tarantola glisse : « C’est dingue. Trop contente de s’être dépassées, d’avoir tout donné et que cela paie. On a souvent été de l’autre côté. C’était le moment que cela paie. Je ramène ça pour les proches qui sont là dans les bons et les mauvais moments. »

Christine Gosse, chef du secteur femmes rappelle : « On savait qu’elles pouvaient faire 1 comme 6. Dans ces disciplines poids léger, tout le monde a le même type de bateau et elles font toutes 57 kg de moyenne. C’est celles qui seront prêtes le Jour J, rameront le mieux selon les conditions du bassin. Elles étaient en pleine possession de leurs moyens physiquement, techniquement et mentalement. Depuis deux, trois ans on a mis pleins de choses autour pour y arriver. »

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