L’ambitieux plan de World Rugby pour devenir «le sport le plus avant-gardiste en matière de santé des joueurs»


La Fédération internationale a dévoilé ce mercredi six mesures fortes pour lutter contre les commotions. Avec, en particulier, le recours «obligatoire» à des spécialistes reconnus et indépendants, ainsi qu’une attention particulière envers les anciens joueurs souffrant de séquelles.

Ce n’est plus un vœu pieux. World Rugby a dévoilé ce mercredi un ambitieux et exhaustif plan pour améliorer la santé des pratiquants, amateurs comme professionnels. Avec, évidemment, une attention toute particulière sur le sujet, brûlant depuis la plainte collective d’anciens joueurs (début décembre, un groupe d’anciens professionnels, dont champion du monde anglais Steve Thompson, s’est constitué pour demander des dédommagements à leurs troubles neurologiques) des commotions cérébrales. La Fédération internationale a ainsi décidé, en premier lieu, d’étendre le recours à des consultants extérieurs. Qui sera désormais «obligatoire». À compter du 1er août, les médecins des équipes devront obligatoirement solliciter l’un de ces experts dans plusieurs cas de figure. Outre celui de la reprise dans un délai de dix jours, ils seront aussi saisis pour les joueurs ayant déjà subi une commotion «au cours des trois derniers mois», ceux déjà victimes de «deux commotions cérébrales ou plus au cours des douze derniers mois» et ceux ayant contracté «cinq blessures de ce type ou plus depuis qu’ils ont débuté le rugby».

« À l’origine de ce projet, il y a une promesse : nous ne serons jamais passifs dans la recherche du bien-être de nos joueuses et de nos joueurs. »

Bernard Laporte

L’instance a établi une liste d’une dizaine de consultants à laquelle «les fédérations peuvent également proposer des ajouts». Parmi ces personnes figurent Philippe Decq, neurochirurgien à l’hôpital Beaujon de Clichy près de Paris et expert depuis plusieurs années de la FFR et de la Ligue nationale de rugby (LNR). «L’ambition est d’être le sport le plus avant-gardiste au monde en matière de santé des joueurs, a souligné Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby et vice-président de World Rugby, dans une lettre ouverte. Comme tous les sports, le rugby n’est pas un jeu sans risque. Néanmoins, c’est un sport qui se soucie profondément de ses joueuses et de ses joueurs en leur donnant la priorité, notamment en cas de blessures à la tête. Nous agissons pour que les parents se sentent en sécurité et souhaitent que leurs enfants continuent de pratiquer le rugby dans nos écoles. À l’origine de ce projet, il y a une promesse : nous ne serons jamais passifs dans la recherche du bien-être de nos joueuses et de nos joueurs.»

Ce plan s’articule par ailleurs autour de cinq autres grands axes : le soutien aux anciens joueurs, l’investissement dans la recherche scientifique, la modernisation des règles, l’adaptation aux spécificités du rugby féminin, la formation. Pour constituer «un contrat d’engagement avec l’ensemble de la famille du rugby sur des questions majeures liées à la santé, visant à réduire les blessures à tous les niveaux du jeu».

Améliorer les soins et l’accompagnement des anciens joueurs en difficulté

Pour mieux comprendre l’impact des blessures à la tête, les mesures s’appuient «à la fois sur des preuves scientifiques reconnues et sur les contributions et opinions de l’ensemble des acteurs du rugby». «Je suis persuadé que continuer à mettre la santé des joueurs au premier plan est essentiel si nous voulons développer notre sport. Le plan que nous dévoilons aujourd’hui souligne cet engagement », a justifié, également dans une lettre ouverte adressée à la famille du rugby, le président de World Rugby, Sir Bill Beaumont. «La consultation y aura une place centrale. Nous voulons nous appuyer sur de récents débats constructifs avec les joueurs, anciens ou en activité.»

Le premier engagement implique, lui, d’améliorer les soins et l’accompagnement des anciens joueurs en difficulté ou soucieux de leur santé. En clair, ne plus négliger les conséquences à terme des commotions cérébrales et des impacts à la tête. «Notre mission est de devenir le sport le plus avant-gardiste, ouvert et collaboratif en matière de santé des joueurs à tous les niveaux, insiste le DG de World Rugby, Alan Gilpin. En nous appuyant sur des bases solides, nous voulons rassurer les joueurs, les parents et les supporters sur le fait que nous nous sentons profondément concernés par notre famille du rugby.»

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