les malheurs de Naomi Osaka et Simone Biles


La joueuse de tennis japonaise et la gymnaste américaine, stars en souffrance, ont exposé leur fragilité.

De notre envoyé spécial à Tokyo

Après des journées écrasées de chaleur, la tempête Nepartak a, mardi, promené un peu d’air et fait quelques dégâts à Tokyo.

La joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka n’a pas pu résister et la gymnaste américaine Simone Biles n’a fait qu’une brève apparition dans le concours général par équipes, emportée par ses doutes. Entre rires et larmes, les JO proposent au quotidien un tourbillon d’émotions qui couvrent d’or ou laissent à nu. «J’ai parfois l’impression de porter le poids du monde sur les épaules

Avant de plonger dans la compétition, Simone Biles avait posté un message énigmatique sur Instagram. Ses premiers pas dans les JO de Tokyo renforcent l’ombre qui entoure la star de la gymnastique mondiale. Ce mardi, au pied de la première épreuve, elle s’est contentée d’un passage éclair dans l’épreuve par équipes. Un saut au cheval d’arçons dénué de difficultés techniques, récoltant une note inférieure à celle de ses équipières, l’a profondément bouleversée. Après avoir longuement échangé avec ses entraîneurs, elle s’est enfoncée dans un survêtement, protégée dans la peau de remplaçante, avant de laisser tourner les questions en boucle. «Juste une blessure à ma fierté», a-t-elle confié à Reuters.

Avant d’expliquer: «Dès que je monte sur le tapis, c’est juste moi et ma tête… traiter avec des démons dans ma tête (…) Je dois faire ce qui est bon pour moi et me concentrer sur ma santé mentale et ne pas compromettre ma santé et mon bien-être.» Le forfait de Simone Biles a largement éclipsé la médaille d’or des gymnastes russes (la France a pris la 6e place). Les Américaines (qui n’avaient pas été battues en compétition internationale depuis 2011) devant se contenter de la médaille d’argent. La célèbre gymnaste américaine figurait, à côté de Novak Djokovic, Katy Ledecky, Caeleb Dressel ou Kevin Durant parmi les stars des JO. Elle était lancée, après les quatre titres remportés à Rio de Janeiro il y a cinq ans, à la poursuite de la Russe Larisa Latynina (9 médailles d’or entre 1956 et 1964). Le doute reste entier quant à sa participation aux prochaines épreuves…

Quelques heures avant ce coup de théâtre, la flamme s’est brutalement éteinte pour Naomi Osaka. La Japonaise retrouvait la compétition à Tokyo après avoir quitté précipitamment Roland-Garros. La numéro 2 mondiale avait boycotté les conférences de presse et fait part de son côté vulnérable. Une face longtemps cachée dans le monde du sport. Sa personnalité, ses prises de position, ses succès internationaux en font une figure incontournable.

Dans sa force, sa fragilité et ses mystères. Symbole de mixité, de modernité, Naomi Osaka avait allumé la vasque olympique. Sa montée des marches, lente, respectueuse s’était invitée comme le temps fort de la cérémonie d’ouverture. Naomi Osaka a, ce mardi, été poussée hors de son tournoi, éliminée 6-1, 6-4 en 8e de finale par la Tchèque Marketa Vondrousova.

Un tremblement de terre dans le tournoi de tennis. Cathy Freeman avait en 2000 à Sydney réussi à digérer l’émotion d’être la dernière porteuse de la flamme avant de courir vers l’or. Pas Naomi Osaka, qui a quitté l’arène, le regard noir et des sanglots dans la voix: «J’ai vraiment l’impression qu’il y avait beaucoup de pression autour de ces Jeux. Je pense que c’est peut-être parce que je n’ai jamais participé à des Jeux olympiques auparavant et que, pour la première année, c’était un peu trop pour moi…»

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