jusqu’où survivront les volleyeurs français ?


Opposée à la Pologne en quart de finale, l’équipe de France tentera de réaliser un petit exploit ce mardi (14h30) face à l’un des grands favoris de la compétition olympique.

Après les premiers titres, la génération Toniutti, Ngapeth et Grebennikov offre mardi au volley français son premier quart de finale des Jeux olympiques et sa décontraction retrouvée peut lui tendre les conditions d’un exploit. Face aux doubles champions du monde en titre polonais emmenés par Wilfredo Leon, les Bleus ne manifestent aucune appréhension, même s’il s’agit de la «meilleure équipe du monde», selon Laurent Tillie. «Ça nous va bien, pas de problème» : le pointu Jean Patry, à l’unisson des Bleus, affiche l’indifférence de ceux revenus de loin, d’une élimination dès le premier tour prête à tomber sur les volleyeurs français. «Le fait de ne plus rien à avoir à perdre», résume Earvin Ngapeth, à l’éclat retrouvé face au Brésil (29 points).

Cinq ans après Rio où les six cadres rescapés s’étaient dit «plus jamais ça», les Bleus ont frôlé une nouvelle désillusion à Tokyo avec leur troisième match, perdu contre les Argentins (3-2). «On a bien été écoeuré après l’Argentine, raconte Laurent Tillie. C’est fou comme le sport peut t’abattre mentalement. Tu n’as envie de rien…» La «Team Yavbou» a déjà eu son lot d’angoisse et de prostration à Tokyo, elle a décidé de ne plus se poser de question après en avoir trop formulées. «On a trop réfléchi. Il faut jouer sans réfléchir», exhortait Laurent Tillie après leur déroute inaugurale (3-0) contre les Etats-Unis, finalement sortis dès le premier tour.

Même sans calculer, il leur faudra trouver une solution pour contenir le «roi Leon» qui confirme son statut de meilleur joueur de la planète dans ce tournoi olympique. Meilleur serveur (13 aces), l’ex-international cubain présente une efficacité redoutable en attaque (44%, troisième ratio du tournoi) dans le sillage de la Pologne, l’équipe la plus efficiente dans ce domaine à Tokyo (42%). Reste que les 23 points de Leon et 20 de Bartosz Kurek n’avaient pas suffi pour battre l’Iran dans leur premier match des Jeux. Et le duo était bien là, à Rimini, quand les Bleus se sont imposés 3-2 face à eux en Ligue des nations, il y a cinq semaines.

En remontant à leurs dix dernières confrontations, le bilan des Français face aux Polonais est même parfaitement équilibré (5 succès). «Lorsque les Tricolores retrouvent leur style de jeu, ils sont capables de battre n’importe qui», résumait d’ailleurs avant les Jeux le champion olympique 1976 Wodzimierz Sadalski, en forme d’avertissement à l’adresse de ses successeurs. La Pologne court après l’or olympique depuis cette équipe de 1976. La génération la plus talentueuse du volley français rêve, elle, d’une première médaille après l’avoir hissé plus haut que jamais, à un titre européen (2015) et deux Ligues mondiales (2015 et 2017). Le tout en neuf années sous les ordres de Laurent Tillie, qui vit sa dernière semaine de sélectionneur et peut-être son dernier match mardi. «On en parlera après les Jeux», a-t-il balayé après la Russie. Le moment n’est pas à se poser des questions.

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