Convoité par plusieurs écuries, le jeune arrière international, révélation de la dernière saison, entend d’abord confirmer avec Perpignan. Pour retrouver le XV de France.
Sous le feu des projecteurs. Un an en plein tourbillon médiatique. À seulement 22 ans, Melvyn Jaminet a quasiment tout connu en moins d’un an. Passé directement de la Pro D2 au XV de France, il a été la révélation de la dernière tournée des Bleus chez les Wallabies (deux courtes défaites, un succès). «En rentrant de la tournée, j’ai eu un peu de mal à réaliser. Sur le coup, on ne réalise pas, raconte-t-il. Après coup, on réalise que ce qu’on a fait c’est quelque chose d’énorme. Mais il ne faut pas s’attarder sur ça. La saison est très compliquée. En Top 14, on joue des grosses équipes tous les week-ends. On va rester concentré sur ça.»
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Lundi, l’arrière de Perpignan a – une nouvelle fois – attiré la lumière, cette fois à la Nuit du Rugby organisée par la Ligue nationale de rugby et Canal +. Pour un doublé : meilleur joueur de Pro D2 (champion et troisième meilleur réalisateur avec 294 points) et révélation de la saison. «Ça fait énormément plaisir. C’est le résultat d’une fabuleuse saison. Sur le plan collectif, je suis un peu chanceux d’avoir été dans l’équipe qui a su me porter aussi et me faire découvrir ce championnat. La tournée a ensuite concrétisé cette belle saison», poursuit-il, guère impressionné par toute cette agitation.
Le natif de Hyères dans le Var – qui avait songé à arrêter le rugby après son passage au RC Toulon entre 2006 et 2015 – sait que le plus dur commence pour lui. Confirmer au plus haut niveau, sur la durée. «J’essaie de relativiser tout ça, insiste-t-il. Tout ce qu’il m’arrive, je le prends, ça fait énormément plaisir. Et quand c’est terminé, j’essaie de passer à autre chose. Je reste concentré sur mes objectifs de début de saison, collectifs et personnels.»
Le jeune numéro 15 attire cependant les convoitises. Selon les informations de La Dépêche du Midi , il se serait engagé, à partir de la saison prochaine, avec le grand Stade Toulousain, alors qu’il est sous contrat avec l’Usap jusqu’en 2024. Chez les Rouge et Noir, il serait alors en concurrence avec Thomas Ramos (après départ à la retraite de Maxime Médard). Pour un nouveau (gros) coup d’accélérateur à prévoir.
Toutes ces rumeurs qui consistent à essayer de dire que c’est fait (à Toulouse) sont au mieux non informées, au pire mal intentionnées
François Rivière, président de Perpignan
Le président de l’Usap, François Rivière, a toutefois mis un sérieux bémol à cette annonce. «J’en ai ras le bol, a-t-il vitupéré auprès de nos confrères de RMC Sport . Je suis déjà intervenu voilà quinze jours dans un communiqué de presse pour qu’on laisse Melvyn se concentrer sur sa saison. Il a signé à l’Usap. Si un jour, il voit les choses différemment, on verra bien.» Et d’ajouter : «Mais ce n’est pas le sujet du moment, ce n’est pas d’actualité. On verra bien dans quelques mois ou dans quelques années s’il souhaite donner un tournant différent à sa carrière. Toutes ces rumeurs qui consistent à essayer de dire que c’est fait sont au mieux non informées, au pire mal intentionnées.» A noter que le Racing 92 suivrait également de près la pépite catalane.
«La première fois que je ressentais une telle ambiance»
En attendant, Jaminet est effectivement focalisé sur Perpignan, promu dans l’élite qui entend bien rester en Top 14 et éviter de faire le yo-yo. Depuis le début de la saison, les Catalans – forts du soutien de leur volcanique public – ont montré qu’ils seront intraitables à Aimé-Giral. Biarritz (33-20) puis Toulon (12-9) sont venus s’y casser les dents. Même si le match contre le RCT n’a pas soulevé l’enthousiasme. Un long pensum…
«C’est sûr qu’il y a des matches beaucoup plus intéressants, sourit l’arrière. Mais nous, notre objectif est de gagner tous les matches, peu importe la manière. Contre Toulon, ça n’a pas été un match très beau à voir. Mais le principal, c’est qu’on ait gagné. Cette année, tous nos matches ne seront pas jolis mais on fera tout pour avoir une victoire à la fin.» C’est au tour de la Section Paloise de se déplacer, samedi, dans la capitale catalane.
Revenir en équipe de France, ça passera par être bon en club. Je donne tout avec mon club pour pouvoir goûter à cette tournée de novembre
Melvyn Jaminet
Après une saison à huis clos, Melvyn Jaminet a pu découvrir les ambiances enflammées dans l’enceinte catalane. «C’était la première fois que je ressentais une telle ambiance. On aimerait jouer tous les week-ends dans un stade comble comme ça, avec une telle ambiance», savoure l’arrière des Sang et Or. Et d’appuyer : «Notre public est incroyable. Samedi dernier, c’était un soir de fête énorme. C’est vraiment plaisant de jouer dans un stade comme ça.»
Se montrer chez un promu
Et d’enchaîner avec le Stade de France ? Le Perpignanais ne cache pas qu’il lorgne sur la prochaine tournée des Bleus en novembre (Argentine, Géorgie, Nouvelle-Zélande). «J’y pense, confesse-t-il sans ambages. Mais revenir en équipe de France, ça passera par être bon en club. Je donne tout avec mon club pour pouvoir goûter à cette tournée de novembre.» N’est-ce pas un désavantage, pour se montrer, d’évoluer à l’Usap qui lutte pour le maintien plutôt que les premières places ?
Là encore, le prometteur arrière pense pouvoir tirer son épingle du jeu : «Je pense être dans un très bon effectif. Certes, on n’est pas la meilleure équipe du Top 14 mais on peut se montrer sans forcément gagner tous les matches.» Réponse le 18 octobre avec l’annonce par Fabien Galthié et son staff du groupe pour les test-matches automnaux. Pour savoir si la belle histoire continue.