Saint-Etienne en crise : peur sur le Forez


Incertitudes sur le rachat, crise sportive, l’AS Saint Etienne est dans la tourmente, avant de recevoir Nice ce samedi à 17h.

Noyé dans le déluge du Forez. Comme un symbole, le navire stéphanois n’a pas résisté à la tempête survenue face aux Girondins de Bordeaux samedi dernier (1-2), dans le cadre des 90 ans du stade Geoffroy Guichard. 19e de Ligue 1, aucun succès en championnat, les Verts traversent une crise sportive sans précédent. Couplé à cela, une tentative de rachat qui cristallise les passions et freine les ambitions actuelles du club.

La course au maintien est lancée

En chute libre depuis plusieurs années, la situation sportive a atteint son paroxysme cette saison. Le club du Forez pointe à une inquiétante 19e place, avec seulement 3 points inscrits en 7 journées de Ligue 1. Les protégés de Claude Puel courent désespérément derrière leur premier succès de la saison et n’ont pas remporté le moindre match depuis 9 rencontres. Pire encore, les Verts restent sur 4 revers consécutifs (le dernier face à Monaco cette semaine) et sont englués dans les fins fonds du classement. Dernière attaque du championnat en compagnie de Reims, Troyes et Reims, avec 7 buts inscrits en autant de rencontres, les Verts éprouvent les pires difficultés du monde à trouver le chemin des filets.

Les conséquences d’un recrutement laissé à l’abandon depuis plusieurs années, et symbolisé par l’arrivée surprise d’Ignacio Ramirez (24 ans, Uruguay) qui peine sérieusement à convaincre les observateurs du club depuis son arrivée. Peu inspirés sur le plan offensif, les Stéphanois manquent également de réussite à l’image du match face à Monaco (3-1) où les Verts n’ont pas démérité et ont touché les montants à plusieurs reprises. «Tout est contraire, on n’a pas vraiment de réussite. On fait deux poteaux sur la même occasion, on n’est pas récompensés. Et sur notre première perte de balle, on subit l’ouverture du score» avançait Claude Puel après la défaite à Monaco (3-1).

Peu de recrue, encore moins de dépense … Place aux jeunes

Avec un tel début de saison, Saint-Etienne s’avance comme un candidat sérieux à la relégation. Claude Puel est naturellement sous le feu des critiques, mais l’ancien technicien de Nice, doit composer avec un effectif extrêmement jeune, et dénué de vrais investissements depuis 2019. Dotés d’un excellent centre de formation, les Verts cèdent leurs meilleurs éléments chaque année avec les ventes respectives de William Saliba à Arsenal et Wesley Fofana à Leicester. Des ventes fructueuses qui ont rapporté près de 65 millions mais qui ne sont nullement réinvesties pour renforcer l’effectif. Les Verts sont alors condamnés à miser sur une jeunesse qui n’est pas forcément prête pour affronter la dure réalité de la Ligue 1.

Pour autant, Claude Puel était attendu là-dessus, au témoin de son statut de formateur reconnu, après ses expériences réussies à Lille, ou plus récemment à Nice. Fruit d’une politique sportive qui laisse à désirer, marquée par une tentative de rachat qui divise les deux présidents, Saint-Etienne coule en silence à tous les étages. Avec l’espoir de retrouver ses lettres de noblesse via l’arrivée d’un nouvel actionnaire.

Un club en vente

En avril dernier, Roland Romeyer et Bernard Caiazzo annonçaient officiellement la mise en vente de Saint-Etienne. «Afin d’assurer la continuité et le développement de notre club, nous avons confié à une banque d’affaires réputée la mission de sélectionner le meilleur investisseur”. Depuis, une vague incessante de rumeurs afflue le club autour de potentiels repreneurs, mais le rachat peine à se concrétiser. Une situation qui engendre des externalités négatives autour de l’équipe, et qui accentue le flou autour du projet sportif des Verts.

« Je n’attends rien de la vente. Nous ne maîtrisons pas le calendrier. Je laisse ça à l’extérieur du groupe. Penser à ça ferait que nous ne serions pas dans l’action. »

Claude Puel

Initialement, les deux présidents réclamaient un montant estimé à 60 millions. Face aux difficultés rencontrées, le duo a revu ses ambitions à la baisse et n’exige plus que 40 millions à se partager. Mandaté par l’ASSE, le KPMG est chargé d’étudier et de sélectionner les dossiers des investisseurs. Actuellement, 4 projets sont scrutés, mais ce sont bien Olivier Markarian et le prince cambodgien qui semblent se démarquer. En effet, selon l’Equipe, le KPMG a décidé d’ouvrir la data room (chambre des données) cette semaine à ces deux projets, ce qui représente la quatrième étape dans un processus de rachat. Un signal fort, qui montre que ces deux projets semblent suffisamment solides.

Le prince du Cambodge, Norodom Ravichak est disposé à mettre 55 millions, suivis de 45 millions injectables dans le club. Grand passionné de football, Ravichak présente l’avantage d’investir l’argent à tout moment, et a le soutien de Bernard Caiazzo. «Je souhaite m’investir à long terme et prendre soin de l’ASSE. Si nous nous entendons, j’apporterai des moyens suffisants pour réaliser ces ambitions et permettre à Saint-Étienne de retrouver sa splendeur.» a révélé Ravichak sur RFI.

Néanmoins, des doutes subsistent quant à la solidité financière du projet dirigé par l’homme d’affaires de 47 ans. De son côté, Olivier Markarian incarne un projet local. Âgé de 50 ans, Markarian est un amoureux des Verts, et connaît bien son histoire. Entouré d’entrepreneurs locaux, il est soutenu par Roland Romeyer. En revanche, il dispose de moyens plus modestes par rapport à son concurrent, mais ses ressources financières sont davantage identifiées pour le KPMG.

À tous les niveaux, Saint Etienne connaît son lot d’instabilités. Engagés dans une opération maintien en championnat, les Verts font également face à un duel entre les deux présidents pour acter la vente du club. Un rachat qui centralise l’attention et pourrait à terme redorer le blason d’un monument du football français.

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