Jeu attrayant, plébiscité par ses pairs… Graham Potter, l’entraîneur de Premier League en vogue


Sous sa houlette, Brighton est l’une des bonnes surprises de ce début de saison en Angleterre.

Prometteur. Depuis son arrivée à Brighton en 2019, Graham Potter amène un vent de fraîcheur sur la Premier League. Désireux de pratiquer un football alléchant, il est l’archétype du jeune entraîneur porté par le désir de faire chuter les cadors. Ce samedi face à Manchester City, Graham Potter fait face à Pep Guardiola, une de ses plus grandes inspirations. Un respect mutuel entre le maître et un de ses disciples les plus talentueux.

Un parcours atypique

Après une carrière professionnelle exercée dans les divisions inférieures, à l’instar de plusieurs coaches portugais de renom comme José Mourinho ou André Villas-Boas, Graham Potter passe par la case études. De fil en aiguille, l’entraîneur en herbe, qui dispose d’un master en sciences sociales, parvient à décrocher son premier poste à Ostersund en Suède, modeste équipe de quatrième division. Là-bas, le natif de Solihull se fait un nom. En l’espace de quelques années, il métamorphose le club à bien des niveaux et le propulse en première division.

Dans cette lignée, Ostersund s’offre le scalp d’Arsenal à l’Emirates (1-2) en 16es de finale de Ligue Europa en 2018. Une prouesse qui marque les esprits. Auréolé du titre de meilleur entraîneur de Suède en 2017, Potter suscite certaines convoitises et rallie Swansea en 2018, en Championship. Au Pays de Galles, il insuffle sa patte sur le jeu des Swans. Les protégés de Potter maîtrisent leur sujet sur le terrain : 2e équipe ayant le plus de possessions de balle, première équipe au niveau de la précision des passes et du nombre de passes courtes par match.

Malgré des résultats en dents de scie (10e), l’entraîneur est plébiscité pour son style de jeu, à l’image d’un match de haut vol face à Manchester City perdu 2-3 en quart de finale de FA Cup. En 2019, il prend la succession de Chris Hughton à Brighton, le coach qui avait fait monter les Seagulls en Premier League après 34 ans de disette. Un prédécesseur qui jouit d’une grosse estime chez les supporters. Mais Graham Potter arrive avec l’objectif de mettre le jeu au centre du projet.

Dès son arrivée, l’ancien joueur de York City pose les bases : «Nous voulons que notre équipe soit capable de donner du plaisir aux supporters, ils représentent une part importante de l’industrie du football, on l’oublie souvent. »

Le jeu au service des résultats

Pour Graham Potter, le football est un savant mélange entre la notion de résultat, le plaisir à développer du jeu, et l’intérêt des supporters. Rapidement, Brighton dénote fortement avec le style prôné par Chris Hughton au cours des années précédentes. Détenteur d’une maîtrise en intelligence émotionnelle, l’ancien coach d’Ostersund accorde beaucoup d’importance au bien-être de ses troupes.

«Les gens pensent que coacher implique de gagner des matchs, oui bien sûr, mais tout au long de ma carrière j’ai aussi cherché à aider des personnes à devenir meilleures, qu’elles connaissent plus de succès que ce soit sur ou en dehors du terrain.»

Pour ses deux premières saisons au club, Graham Potter récolte 41 points, ce qui constitue un record pour le club en Premier League. En 2020-2021, l’équipe tire son épingle du jeu sur le rectangle vert, mais son contenu n’est pas récompensé dans les résultats. Avec l’effectif le plus jeune du championnat, Potter compose avec une attaque trop naïve dans le dernier geste.

La double confrontation contre Crystal Palace en est l’illustration parfaite. 45 tirs à 4 sur les deux matches, mais les Seagulls ne prennent qu’un point sur six. Aux Expected Points (donnée statistique qui détermine le nombre de points obtenus par rapport aux Expected Goals et Expected Goals Against), se classe cinquième, symbole parfait d’une équipe qui manque de réussite.

Bien que le bilan comptable – irrégulier -, soit une donnée fondamentale dans l’esprit de Potter, nul n’est le besoin de déroger à ses principes, car c’est justement son identité de jeu qui doit lui permettre d’obtenir des résultats.

«J’ai vu à Ostersund comment une identité de jeu peut vous donner un avantage significatif sur une période de temps. C’est la Premier League, tu peux parler autant que tu veux à propos de styles, si tu ne gagnes pas, tu es en difficultés parce que les gens n’y croient pas. Heureusement, il y a assez de personnes ici, en interne, qui comprennent que les performances peuvent conduire à de bons résultats.» Une philosophie qui porte ses fruits cette saison.

La sensation du championnat

Quatrième de Premier League aux côtés des mastodontes du football anglais, Brighton joue les troubles fêtes. Avec 15 points pris, Brighton réalise le meilleur début de saison de son histoire.

Avec seulement cinq buts concédés en huit journées, les Seagulls ont la troisième défense de Premier League.

Une performance de haute volée, avec un effectif bâti pour jouer le maintien. Sur une série de six matches sans défaite, les hommes de Graham Potter peuvent se targuer d’être devant Manchester United, Tottenham ou encore Arsenal. Face aux Gunners, les Seagulls ont dominé la rencontre dans tous les compartiments. Mais les coéquipiers de Neal Maupay, auteur de 4 réalisations, ont une nouvelle fois manqué de justesse dans les derniers mètres.

Plébiscité par ses pairs, le coach anglais a notamment été encensé par Marcelo Bielsa l’an passé : «Ils ont beaucoup de diversité tactique. Ils traitent très bien le ballon et c’est une équipe qui a un bon équilibre car elle a un bon équilibre entre l’attaque et la défense.»

Ce samedi, les Seagulls affrontent donc Manchester City de Pep Guardiola. Un tacticien pas avare en compliments envers l’entraîneur anglais : «C’est une très belle équipe, j’aime les regarder jouer. Nous allons avoir un match très difficile, les gars le savent, je suis un grand fan de Graham Potter, nous sommes impatients. Avait-il confié l’an dernier avant d’affronter Brighton. Peu importe si vous êtes une équipe de haut niveau où si vous avez la qualité de joueurs que nous avons, quand vous êtes face au Brighton de Graham Potter ce sera toujours difficile, nous savons.»

Lors de leur dernière confrontation, Brighton avait pris le meilleur sur City (3-2) en mai dernier. Grandissime favori face aux Seagulls, Pep Guardiola ne prendra pas cette rencontre à la légère.

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