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L’un des extraits sonores les plus utilisés par le gouvernement britannique actuel décrit son aspiration à ce que le pays devienne une « superpuissance scientifique ». Ce slogan est repris dans presque toutes les annonces politiques liées à la recherche et au développement. Mais malgré tous les discours sur ses ambitions en matière de recherche, le gouvernement semble souvent réticent à prendre en compte les conseils des scientifiques.
Prenons, par exemple, la confrontation actuelle autour de l’adhésion du Royaume-Uni à Horizon Europe. La communauté des chercheurs est unanime : participer au plus grand programme de recherche au monde est une bonne chose. Être capable de diriger des collaborations internationales pour résoudre les problèmes les plus urgents de la planète n’a pas de prix. L’accès aux réseaux de recherche établis est crucial pour la carrière des scientifiques et pour leur capacité à faire face aux urgences mondiales comme la Covid-19 et le changement climatique. Mais malgré la signature de l’accord-cadre de Windsor en février, qui semble ouvrir la voie au retour du Royaume-Uni dans le programme, six mois supplémentaires se sont écoulés sans qu’une solution soit trouvée.
Un autre exemple est la position du gouvernement sur les politiques visant à limiter le changement climatique et à protéger l’environnement. Le même mois où les chercheurs rapportaient que le monde avait atteint ses températures les plus chaudes jamais enregistrées, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a laissé entendre que son gouvernement était prêt à faire marche arrière et potentiellement à abandonner des politiques climatiques qui pourraient augmenter les coûts ou causer des « tracas » aux gens.
L’Agence internationale de l’énergie affirme qu’aucune nouvelle source de combustibles fossiles ne peut être exploitée si l’on veut que la planète évite les pires effets du changement climatique. Ceci est repris par les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat selon lesquelles les émissions de dioxyde de carbone provenant des infrastructures de combustibles fossiles existantes sont déjà incompatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris. Mais face à ces orientations constantes, le gouvernement britannique s’est engagé à accorder des « centaines » de nouvelles licences pétrolières et gazières en mer du Nord.
Et comme Monde de la chimie Comme l’ont rapporté plus tôt ce mois-ci, la récente décision du gouvernement de libérer un plus grand nombre de quotas de carbone que prévu initialement fait craindre aux experts que cela n’entrave les investissements dans les technologies de décarbonation. Un rapport publié en août par le UK Energy Research Centre montre également un manque de clarté dans les plans du gouvernement pour attirer les investissements nécessaires à une transition vers une énergie propre. Une analyse similaire réalisée par l’association professionnelle de l’industrie énergétique, Energy UK, suggère que, parmi les huit plus grandes économies du monde, le sous-investissement permettra au Royaume-Uni d’atteindre la croissance la plus lente en matière d’électricité à faible émission de carbone d’ici 2030.
Face à « l’hésitation inquiétante » des ministres britanniques à s’engager pleinement dans la réalisation des engagements zéro émission nette, les propres conseillers climatiques du gouvernement affirment que le pays a « perdu son leadership climatique mondial évident ».
Peut-être qu’au lieu de jouer sur ce que les sondages montrent comme une minorité d’électeurs climato-sceptiques, le gouvernement devrait envisager de travailler sur une nouvelle « superpuissance » qui lui est propre : écouter réellement ce que disent les scientifiques.
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