«C’est le moment parfait pour moi de découvrir le championnat de France»

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À presque 30 ans, le champion olympique de Tokyo cet été s’apprête à découvrir le championnat de France de volley avec l’équipe de Tours.

Kévin, à bientôt 30 ans, vous allez découvrir le championnat de France. Il n’est jamais trop tard…
Kévin Tillie : (rires) Je suis content de pouvoir parler un peu plus français, même si j’ai toujours l’impression d’être l’étranger dans mon club. Je suis très content en tout cas de pouvoir évoluer dans ce Championnat de France avec lequel j’ai grandi enfant avec mon père qui jouait, puis qui entraînait. Donc je connais toutes les équipes, toutes les salles. Il ne me restait plus qu’à le vivre en tant que joueur. Et sur un plan personnel, il était important pour moi de revenir car j’ai une petite d’un peu plus d’un an et demi et je voulais qu’elle grandisse ici.

Pourquoi avez-vous choisi Tours pour ce retour au pays ?
Je ne voulais pas venir en France en mode préretraite, comme beaucoup pensent que c’est alors que ce n’est pas le cas. Je veux gagner un titre ici et tours est l’un des clubs prestigieux en France, mais aussi en Europe. C’est un club très structuré et bien organisé. Tours était une belle opportunité pour moi, qui arrivait pile au bon moment dans ma carrière.

Fort de vos expériences en Italie, en Pologne ou en Chine, quel regard portez-vous sur le niveau du championnat français ?
Cela fait quelques années que je le suis de loin et j’observe une vraie progression. Le niveau devient de plus en plus fort. D’ailleurs, quand j’ai signé avec tours, mes futurs coéquipiers m’ont prévenu que ce ne serait pas facile ici. C’est un championnat avec beaucoup de joueurs internationaux, très dense. À tel point qu’on ne sait pas du tout qui va être champion à l’avance. Il faut se battre chaque week-end pour s’imposer. C’est vraiment un championnat très dur. Et je suis très motivé à l’idée de m’y frotter.

Avez-vous pu mesurer la portée de votre titre olympique ?
Oui, j’ai été très sollicité en août et en septembre. Mais c’est cool. C’est plus fatigant que d’habitude mais c’est un point positif pour nous. C’est très rare d’être champion olympique en volley quand on est ni Russe, ni Brésilien, ni Américain. Même si aujourd’hui, il faut que je pose ma médaille de côté pour me concentrer sur mon nouveau club.

Ce qui pousse à revenir en France, c’est la sécurité d’avoir son salaire à la fin du mois, que la vie y est top.

Kévin Tillie

Vous parliez d’un bon moment dans votre carrière pour venir à Tours. C’est aussi un très bon moment pour le volley français…
Oui, c’est clair, même si je n’ai pas fait exprès. Je vois beaucoup d’engouement autour de notre sport.

Est-ce un moment charnière pour le volley en France ?
Oui, sans doute. C’est aujourd’hui ou jamais, à moins qu’on arrive à faire comme au handball en continuant à remporter régulièrement des titres. Mais aujourd’hui, nous sommes champions olympiques et nous devons en profiter pour donner un véritable coup de boost.

Earvin Ngapeth a exclu, lui, l’idée d’un retour en France. Comprenez-vous sa position ?
Pour lui, oui. Pour un joueur comme moi, j’ai trouvé des solutions. Mais pour Earvin, financièrement, c’est impossible. Il n’y a aucun club en France qui peut le faire revenir, à moins qu’il décide de baisser totalement de standing. Sauf que dans la foulée d’un titre olympique, cela n’aurait aucun sens.

Au handball, l’émergence du Paris SG avait permis un retour important des meilleurs joueurs français dans l’Hexagone. Que manque-t-il au volley français pour avoir «son» PSG ?
Je ne sais pas… C’est compliqué. Le Championnat de France manque de gros budgets. Vous parliez d’Earvin. Actuellement, je ne sais pas combien il gagne mais on peut supposer que c’est quatre ou cinq fois supérieur à ce qu’il pourrait espérer de mieux dans un club français. Ce qui pousse à revenir en France, c’est la sécurité d’avoir son salaire à la fin du mois, que la vie y est top.

Ce titre olympique doit aider notre sport en tout cas. Je ne sais pas comment, je n’ai pas de solution magique, je suis juste joueur…

Kévin Tillie

L’équipe de France a été championne d’Europe en 2015, elle a remporté deux fois la Ligue Mondiale et pourtant, le volley n’a pas pris une nouvelle dimension dans l’Hexagone. Qu’est-ce qui sera différent cette fois ?
Je ne saurais pas vous dire… Je pense qu’un titre olympique est dix fois plus important qu’un autre titre en termes de retentissement, de retombées. D’après ce que j’ai entendu, cela a déjà eu un effet au niveau du nombre de licenciés où on serait sur une augmentation de 10 à 15%. Ce serait déjà une vraie avancée. Ensuite, il faut que le boulot soit bien fait auprès des médias et de la publicité pour enclencher un cercle vertueux. Une meilleure présence médiatique, cela peut faire venir plus de partenaires dans le volley français, ce qui permettra alors aux clubs d’avoir plus de moyens et, en bout de chaîne, d’avoir plus de très grands joueurs. Vous citiez le handball, il faut voir combien de titres ils ont dû remporter pour réussir à réellement faire bouger les choses. Ce titre olympique doit aider notre sport en tout cas. Je ne sais pas comment, je n’ai pas de solution magique, je suis juste joueur…

Etes-vous optimiste ?
Oui, bien sûr. C’est quand même le premier titre olympique du volley français. Sa première médaille tout court même lors de Jeux. Je pense vraiment que cela va faire venir des jeunes.

Vous projetez-vous déjà un peu sur Paris 2024 ?
Oui, j’ai juste fait une impasse sur l’Euro mais je n’ai pas annoncé la fin de ma carrière internationale. C’était juste un petit break.

Renoncer à l’Euro n’a cependant pas dû être facile pour vous…
Non, c’était la première fois que je déclinais une sélection dans ma carrière. Mais il le fallait pour que je puisse voir ma famille. J’avais besoin de voir ma fille que je n’avais quasiment pas vue pendant quatre mois avec les bulles sanitaires. Je voulais voir mon frère Killian aussi, que je n’avais pas vu depuis deux ans. Il ne connaissait toujours pas ma fille. C’était le moment parfait pour moi pour prendre des vacances et les voir, vu qu’il venait en France. J’ai pu souffler et en profiter.

Sur le plan physique, comment vous sentez-vous ?
J’ai eu une petite contracture qui a perturbé ma préparation mais tout va bien, j’ai fait beaucoup de prévention en ne forçant pas dessus. D’avoir coupé durant l’Euro m’a permis d’avoir trois semaines de vacances, ce qui est rare dans une carrière d’international. C’est beaucoup, inhabituel, et cela m’a fait du bien. Notamment en termes de motivation. Là, j’ai très envie de jouer alors que parfois, avec l’enchaînement de matches que j’ai, cette envie est moins forte. Après autant de volley, la motivation peut décliner.

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